Lutrin - Cet Au-delà qui nous fait signe

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Cet Au-delà qui nous fait signe

CET AU-DELA QUI NOUS FAIT SIGNE

LYTTA BASSET

Ed.Albin Michel, 2022

280 p.

Dans Ce lien qui ne meurt jamais, Lytta Basset, théologienne protestante, racontait comment elle avait fait l'expérience de contacts avec son fils aîné mort par suicide à l'âge de vingt-quatre ans. Quinze ans plus tard, elle ose révéler ce qu'elle appelle « l'Evénement improbable » qui l'a « remise dans le courant de la vie ».

Courageusement, elle aborde cette question dérangeante des relations que nous pouvons avoir avec nos défunts. Elle n'apporte aucune théorie ,sinon dans les dernières pages un peu complexes, mais, bien mieux, son propre témoignage et de multiples exemples validant l'existence de VSCD - « Vécus Subjectifs de Contact avec un Défunt ». Elle n'est pas la seule à avoir ressenti cette présence d'un proche, cette certitude de l'entendre lui parler, la rassurer sur l'Au-delà et lui transmettre aussi que celui qui est mort est désormais dans une grande paix et une autre dimension, parfois perçue par des personnes tombées dans le coma et revenant à la vie.

Lytta Basset fait également toujours le lien avec des récits évangéliques dont elle comprend mieux le sens et les non-dits. Et évidemment, la Résurrection y occupe une place notable puisque Jésus est à ce moment-là à la fois le même qu'avant sa mort et à la fois tout-autre. Ces rapprochements sont intéressants.

Un des buts de ce témoignage, qui ne cherche en aucun cas le sensationnel, est d'aider les personnes en deuil à envisager un certain contact possible avec le défunt et à « vivre autrement » la séparation. Dans le vécu de l'auteur, ce fut extrêmement apaisant. Pour elle, c'est tout le sens de la Vie éternelle ; il y a une vraie continuité de nos vies avant et après la mort.

On ne peut guère contester ces expériences réellement vécues et pourtant « improbables ». On n'en voudra pas non plus aux sceptiques. Le domaine de la parapsychologie n'est pas validé par tous. Mais du fait de son sincérité et des qualités de l'auteur, ce récit mérite d'être lu et peut nous permettre d'entrevoir des réalités qui nous dépassent.

Extraits

- A la question « Que faire des signes ? », j'apporte maintenant un élément de réponse : chacun en fait ce qu'il peut, là où il en est. Jadis ces vécus corporels me parlaient d'un passé dont il me fallait définitivement faire le deuil. Mais ils ont contribué à écluser la douleur abyssale de la perte... et ils ont entrouverts une minuscule lucarne dans le monde clos et dévasté de mon affectivité... A un moment ou à un autre, un déclic se produit, on s'ouvre à Autre que soi ne serait-ce que quelques secondes... et on décide de croire que c'est bel et bien la Vie, de manière inespérée et insistante, qui nous fait signe à travers ce proche tant pleuré et tant aimé. (p.85-86)

- Comme le disait [saint] Paul, à quoi cela nous servirait-il que Jésus soit vivant si nos disparus ne le sont pas ? Et si, de ce fait, le lien que nous avions était à jamais perdu ? (p.23)