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Mardi 08 Avril 2025

NOUVEAU BLOG LUTRIN

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LE LUTRIN CISTERCIEN

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Mise à jour : Lundi 21 Avril 2025, 17:49
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Mercredi 18 Décembre 2024

Histoire de la vie religieuse


                    ANNEE  2024

HISTOIRE DE LA VIE RELIGIEUSE

Daniel MOULINET

Ed. du Cerf, 2024
324 p.

                                          

 Daniel MOULINET est prêtre du diocèse de Moulins, professeur d'histoire moderne et contemporaine de la Faculté de théologie de l'Université catholique de Lyon.

 Daniel MOULINET déroule le récit de la vie religieuse essentiellement en France de façon précise et concise ne pouvant en 300 pages que résumer une histoire aussi riche et variée où se mêlent étroitement politique et religion. La lecture en est assez austère mais facile grâce à des chapitres bien titrés et , en fin de volume, un glossaire, une bibliographie très claire, un index des noms de personnes et un autre des ordres cités, ce qui est fort utile pour exploiter cette mine.

 On va retrouver les grands ordres et congrégations : chartreux, bénédictins, cisterciens, franciscains, clarisses, dominicains, jésuites et nouvelles communautés, chacun ayant un charisme particulier. A travers cette diversité, on perçoit une grande ligne de fond où suivre le Christ est étroitement lié à la charité et la fraternité.

 C'est un panorama assez extraordinaire qui nous est offert ici où la foi, la fidélité, la persévérance et aussi l'endurance des ordres et congrégations sont mis à rude épreuve à travers les siècles, les pouvoirs et les révolutions. On traverse des périodes où la vie religieuse est en pleine expansion comme au 12°s. ou au 19°s. et des périodes éprouvantes de contrainte et de confiscation.

Mais la foi en Dieu a une résistance hors du commun ( elle est divine!) et si de nos jours, elle connaît à nouveau des crises et de profondes remises en question et déstabilisations, il n'y a pas lieu de désespérer, elle saura trouver un nouveau souffle. Le Pape François s'y emploie et très certainement l'Esprit-Saint aussi.

 DG

Mise à jour : Samedi 11 Janvier 2025, 21:04
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Jeudi 05 Décembre 2024

La mort n'est pas ce que vous croyez

La mort n'est pas ce que vous croyez

La joie d'espérer

Laurent STALLA-BOURDILLON

Ed. Desclée de Brouwer, 2024
258 p.

                                              

Voici un titre qui interpelle ! La mort n'est-elle pas la fin de tout ? Ce bout de la route qui nous est commun à tous, grands et petits, pauvres et puissants, auxquels même certaines personnes aspirent tant leur vie est rude, est-il vraiment sans issue, a-t-il gouverné nos vies ?

Le sous-titre « La joie d'espérer » annonce d'emblée que le passage par la mort est riche d'espérance et plus encore, il serait une joie...

Pourtant la nature devrait être déjà pour nous un indice d'espérance : hiver qui voit mourir les plantes et tomber les feuilles des arbres, se cacher certains animaux qui hibernent, tomber la nuit à peine l'heure du goûter passée. Et pourtant, à ces moments-là déjà nous sommes dans l'attente, dans l'espérance du réveil, du renouveau printanier. De même que le temps liturgique de l'Avent nous prépare au rappel d'un événement stupéfiant.

Laurent Stalla-Bourdillon, prêtre de l'archidiocèse de Paris, nous impressionne tout au long des pages de ce livre par sa certitude et par de courts chapitres à méditer lentement : il nous invite à entrer dans l'espérance et la confiance : notre vie sur terre nous prépare à une vie nouvelle et la mort est un passage qui ouvre sur une transformation que Jésus Fils de Dieu nous a annoncée par sa naissance, sa vie, sa mort et sa résurrection.

« Je ne meurs pas, j'entre dans la Vie » a dit à ses sœurs sainte Thérèse de Lisieux au seuil de sa mort.

« Qu'y a-t-il donc dans le fait de mourir que nous ne voyons pas ? … qu'allons-nous devenir ? » (p.14) . «  Quelles sont nos raisons de vivre ? » (p.18).

Certes, cela n'a rien d'évident et c'est la foi seule qui nous est proposée par la grâce de Dieu qui peut ouvrir nos âmes et nos cœurs à l'éternité. L'Eglise, avec ses hauts et ses bas très humains, mais aussi la Parole de Dieu sont là pour nous orienter, nous ouvrir à cette joie de percevoir un peu dès maintenant que notre vie terrestre est comme une terre qu'on travaille longuement, durement souvent, afin de lui permettre de porter des fruits dont nous avons déjà un avant-goût en particulier dans nos relations fraternelles avec les autres, dans nos combats pour la justice et la paix. « L'Eglise est un corps vivant, source de vie ».

La société nous pousse même aujourd'hui à être réduits en cendres le plus vite possible pour ne pas déranger (p.14). Ne sommes-nous qu'un corps sans âme puisque celle-ci est invisible ? Que faisons-nous de l'Esprit qui nous fait vivre ? D'où vient-il? « Qui suis-je ? Et si j'étais beaucoup plus que l'enfant de mes parents ? » (p.54)

C'est bien à la lumière de la Parole biblique, de la Parole de Dieu que le sens de nos vies s'éclaire.

L'auteur attire notre attention sur le fait que le monde est bien l'oeuvre d'un créateur, mais que cette œuvre sera accomplie par notre nécessaire participation. D'où l'importance de notre vie terrestre. Si nous le voulons bien.

La transgression fatale des personnages symboliques que sont Adam et Eve est à l'origine de notre aveuglement et de nos tentations de désobéissance à Dieu. Jésus est venu nous aider à retrouver une relation de confiance en l'amour de Dieu.

Quel est le sens de notre condition mortelle ? (p.77) Elle est la « promesse inouïe de connaître enfin qui est Dieu et qui nous sommes. » . C'est l'aspiration première des croyants, des moines et moniales. « Je veux voir Dieu » disait le Père carme Marie-Eugène. Alors qu'Abraham, nous dit la Bible, ne pouvait voir Dieu « que de dos » !

Nous ne voyons la mort que comme une « privation de vie » alors qu'elle est « le chemin d'accès à la Vie véritable » (p.79)

« Si, comme l'affirme la foi chrétienne, le Christ a vaincu la mort, la mort perd son titre de fin de vie. La mort n'est en rien une fin définitive pour l'homme. Si tous les hommes doivent mourir, ce n'est plus pour cesser de vivre, mais pour que, traversant la mort, ils puissent ressusciter et entrer dans un nouvel état du corps, immortel et incorruptible. » (p.117)

Ne soyons pas étonnés d'être dépassés par une existence qui ne dépend pas que de nous «  et ne s'explique pas à la seule lumière de la raison humaine » (p.140) Cela nous demande une certaine humilité qui ne nous est pas naturelle !

L'auteur souligne également combien le principe de laïcité «  prive les citoyens d'un horizon d'existence transcendant le temps et les limite seulement à un état du corps » et non de la personne.(p.191). Pour la société, par sa mort, le défunt n'est plus, il a disparu, il n'a plus aucune existence. La vie spirituelle est disqualifiée . « La vie des morts reste un tabou absolu » (p.192). L'Etat n'a pas de prise sur l'au-delà et en nie en quelque sorte l'existence dans le cœur et la pensée des citoyens.

« La mort nous prive seulement d'un état du corps pour nous disposer à accéder à un autre état du corps, l'état de ressuscité sur lequel la mort et la souffrance n'ont plus de pouvoir. Cela justifie toutes les chapelles et les cathédrales du monde. » (p.214) à l'heure où la foi chrétienne semble s'éroder gravement mais aussi où l'Eglise et l'Etat célèbrent aujourd'hui même la remarquable reconstruction de Notre-Dame de Paris par tant d'hommes, de femmes et de corps de métier.

« Oh! je voudrais qu'on écrive mes paroles, qu'elles soient gravées en une inscription,
   avec un ciseau de fer et du plomb, sculptées dans le roc pour toujours!
  Je sais, moi, que mon Défenseur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière.
  Avec mon corps je me tiendrai debout, et de mes yeux de chair, je verrai Dieu.
  Moi-même je le verrai, et quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera pas.
 »
   Livre de Job19, 23-27

DG

 

 

 

Mise à jour : Jeudi 5 Décembre 2024, 20:51
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Jeudi 14 Novembre 2024

La Prière de Jésus

LA PRIERE DE JESUS
selon les moines du Mont Athos

Jean-Claude LARCHET

Ed. Salvator 2024 – Voix de l'orthodoxie
237 p.

                                        

Jean-Claude Larchet , théologien orthodoxe et philosophe est bien connu entre autres pour ses livres sur le Mont Athos où il relate la vie particulière de moines orthodoxes dans le lieu retiré qu'est la Sainte Montagne au nord de la Grèce.

 Ce livre sur la Prière de Jésus se concentre sur un point particulier de leur prière qui peut se résumer en quelques mots : « Seigneur Jésus, prends pitié de moi ». Pour les moines de l'Athos, en cette courte phrase tout est dit et c'est un élément capital de la tradition spirituelle byzantine. Il s'agit de murmurer ces mots à voix haute ou intérieurement du matin au soir et même la nuit. Tout en s'occupant à leurs diverses activités. C'est une façon de rester constamment en présence de Dieu, de ne pas laisser d'autres pensées inutiles envahir leur esprit.

Petite musique de fond qui habite l'esprit et le cœur du priant, sorte de compagnonnage permanent avec le Christ. Prière de Jésus appelée aussi prière du cœur que pratique le pèlerin russe dans un récit bien connu.
  

Le Mont Athos

 Dans une première partie l'auteur explique la nature et le but de cette prière puis le contexte et les présupposés orthodoxes et enfin ses fruits.

 «  Attestée dès le 6°s., cette formule s'est peu à peu imposée jusqu'à devenir canonique dans la tradition spirituelle de l'Orient chrétien.... unissant à la demande de miséricorde (« aie pitié de moi »), la confession du Christ comme Dieu (« Seigneur ») et comme personne ayant une nature humaine et une nature divine (« Jésus-Christ »). (p.16)

«  La Prière de Jésus en tant que formule courte, a plusieurs avantages : elle favorise la concentration... elle peut-être mémorisée facilement,.... il est facile de s'insérer dans les activités quotidiennes. » (p.19)

 Les Pères athonites conseillent différentes gestuelles, éventuellement d'adapter la respiration . Mais la plus grande simplicité est de mise, seule la concentration est essentielle. S'y adapter peut prendre plusieurs années. Cela suppose contrôle et maîtrise de soi et de ses pensées, pénitence et humilité. Le but étant la purification de l'âme et trouver la paix en Dieu.

 Dans une seconde partie est proposée une « petite philocalie athonique contemporaine de la prière du cœur ». L'auteur a sélectionné des enseignements de dix grands spirituels du Mont Athos du XX°siècle, de saint Silouane (1866-1938) à l'archimandrite Aimilianos, higoumène de Simonos-Pétra (1934-2019).

 La prière de Jésus va prendre alors pour le lecteur une dimension hors-normes à la fois d'une grande simplicité, réduite à l'essentiel, mais pouvant faire entrer dans la prière de façon extraordinaire grâce aux conseils bienvenus de moines qui parlent d'expérience et avec la grâce de Dieu bien sûr. Une pratique monastique ouverte aux laïcs qui en connaissent eux aussi les bienfaits.

 La composition de cet ouvrage avec sa succession d'enseignements correspond bien à cette prière répétitive et pourtant pleine de nuances et jamais lassante quand elle est bien comprise.

 «  Celui qui aime le Seigneur se souvient toujours de lui, et le souvenir de Dieu fait naître la prière. Si tu ne te souviens pas du Seigneur, tu ne prieras pas non plus. » (Saint Silouane p.53)

 « Quand on dit la Prière de Jésus, il faut la dire lentement en donnant leur sens plein aux mots. Ne considérons rien d'autre mentalement, aucun mot, aucune figure, aucune image. » (Saint Ephrem de Katounakia, p.83)

 «  Ces paroles contiennent toute notre foi. En disant « Seigneur », nous croyons que nous sommes des serviteurs de Dieu et qu'il est notre seigneur, Cela honore Christ que nous le fassions notre seigneur, mais cela nous honore aussi, nous qui sommes les serviteurs d'un tel seigneur, qui est Dieu. Lorsque nous disons «Jésus » qui est le nom humain de Dieu, toute la vie terrestre du Christ de sa naissance à son ascension, nous vient à l'esprit. En disant « Christ » qui signifie oint de Dieu, roi des cieux et de la terre, nous confessons et croyons que Christ est notre Dieu, qui a tout créé et est dans les cieux et reviendra pour juger le monde. En disant « aie pitié de moi », nous supplions Dieu de nous envoyer son aide et sa miséricorde, car nous reconnaissons que sans l'aide divine nous ne pouvons rien faire. » (Archimandrite Ephrem p.188-189)

DG

Un autre livre de Jean-Claude Larchet :

                     

Mise à jour : Vendredi 15 Novembre 2024, 18:08
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Lundi 04 Novembre 2024

Madelaine avant l'aube

Madelaine avant l'aube

Sandrine COLLETTE

Ed. JC Lattès, 2024

                     

L'histoire se passe dans une campagne non précisée ni dans le temps ni par son lieu.

Quelques fermes isolées sont régies par des propriétaires terriens violents auxquels sont asservis des paysans dans une très grande pauvreté.

Le récit se focalise sur une famille nombreuse confrontée aux aléas climatiques qui entraînent de graves famines mais aussi soumise à la peur des maîtres qui ont sur les villageois tous pouvoirs en toute impunité.

Une petite fille affamée, Madelaine, sans doute orpheline et abandonnée, se réfugie au sein de cette maison. Enfant sauvage, insoumise presque guerrière et sans peur pour défendre sa vie, elle bouscule et fascine cette famille résignée.

L'histoire est prenante et d'une belle écriture âpre où la nature omniprésente conditionne en grande partie la vie de ces pauvres gens. C'est un roman de survie intemporel qui pourrait être médiéval, actuel ou d'anticipation. Cela en fait aussi sa force, dans cet univers sans horizon où va se soulever une infime révolte grâce à Madelaine. Et c'est tout l'art de Sandrine Collette, particulièrement attachée au charme de l'enfance qui ne connaît pas encore les limites et où se joue parfois l'avenir.
Un très beau livre.

DG

 

 

Mise à jour : Dimanche 10 Novembre 2024, 13:38
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Samedi 26 Octobre 2024

L'épreuve de Dieu

L'EPREUVE DE DIEU
Peut-on encore prouver que Dieu existe ?

Emmanuel TOURPE

Ed. De l'Emmanuel, 2024
165 p.

                

 Emmanuel Tourpe est docteur en philosophie, a été enseignant . Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont « A l'amour que vous aurez les uns pour les autres » (Artège 2024)

 Ce livre d'Emmanuel Tourpe nous propose une synthèse des recherches sur la question de l'existence de Dieu. Ses mots sont clairs, précis, ce qui n'est pas si simple pour répondre à une telle question. Au fil de notre lecture, on s'attend presque, grâce à lui, à ne plus douter.

Il examine les arguments ainsi que les limites des différentes théories avancées au fil des siècles, évoquant les travaux de scientifiques, de philosophes, d'écrivains et de saints. Ce n'est pas négligeable.

Mais voici que la balle est renvoyée dans notre camp humain. « Dieu s'éprouve plus qu'il ne se prouve ». Ce qui rend les choses bien plus subjectives malgré le soutien de quelques arguments irréfutables. Quand le pape François nous invite par sa nouvelle encyclique « Il nous a aimés » (octobre 2024) à contempler le Coeur du Christ, c'est bien pour rencontrer Jésus dans une relation d'amour, seul véritable chemin que l'Evangile ne cesse de proclamer. Nous avons un sens spirituel qui a autant de valeur que nos cinq sens.

« Le silence dit tout. Le silence sait tout. Et de l'âme, hier désolée, part le chant d'un bonheur     immense ».  (Marie Noël , citée p.93)

La question du mal se pose évidemment . Dieu bon, Dieu Tout-Puissant ? Ce Dieu-là ne semble pas exister quand la vie nous confronte à tant de malheurs. Mais appréhender Dieu de façon raisonnable n'est pas la bonne voie. Comme le souligne l'auteur à plusieurs reprises, Dieu est bien au-delà , plus grand que grand, ayant fait le choix de nous laisser libres et coopérants à son œuvre créatrice. D'où cet objectif chrétien qui est de « consoler » Dieu de ce trop de confiance qu'il a mis en nous.

Bien des témoins , des saints connus et inconnus, ont fait cette expérience intérieure de la présence de Dieu . Pour eux le doute n'est plus permis : Dieu existe. » . « Les saints en sont la plus belle preuve ». (p.62)

DG

Extraits

«  La preuve de Dieu, en effet, n'existe que dans l'épreuve de Dieu : l'éprouver en soi, l'affronter comme un défi. C'est le pari ultime ». (p.16)

« Pour un être humain déjà, nous savons à quel point la réalité de la personne dépasse ce que nous pensons connaître d'elle et la manière dont nous la jugeons. Combien plus pour Dieu ! » (p.27)... Il demeure toujours infiniment au-delà de notre expérience et de nos plus savants discours. » (p.34)

«  Ce Dieu est un Etre personnel, créateur et conservateur de l'Univers, qui ne peut être défini que par des paradoxes. Il est à la fois simple et un, à la fois la source de toutes les différences et de toutes les ressemblances, à la fois infini et mesurant le fini, à la fois immuable et la racine de tout événement, à la fois intelligent et créateur de la matière, à la fois Toute-Puissance et laissant être et exister . » (p.48)

«  Le mal lui-même est totalement insensé. Il est le non-sens même. Il a pour étalon le bien. C'est parce que nous sommes convaincus que l'être est bon, que le mal nous désespère. » (p.54)

« Pascal a raison : Il y a assez de lumière pour qui veut voir, et assez d'obscurité pour ceux qui ne le veulent pas. » (p.156)


 


 


 

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Samedi 19 Octobre 2024

Dieu au milieu des ruines

DIEU AU MILIEU DES RUINES

Eglantine GABAIX-HIALE

Ed. Mame 2024
121 p.

                  
 

Eglantine GABAIX-HIALE a eu un parcours à la hauteur de son témoignage. Titulaire d'une maîtrise de philosophie, elle part trois ans au Moyen-Orient, travaille à l'hebdomadaire La Vie, puis à l'accueil de SDF pour le Secours Catholique, puis avec l'Oeuvre d'Orient. Elle part comme volontaire humanitaire, reporter de guerre en Egypte , en Syrie (coup de cœur!), au Liban, en Irak, en Iran...

Alors Dieu au milieu des ruines d'Extrême-Orient ? Elle ne le cherche pas, n'y croit guère mais elle l'aperçoit à travers les témoignages de vie de religieux et religieuses, en particulier celui des Petites Soeurs de Jésus, tout de joie et de simplicité au plus proche des pauvres. Elle est aussi sidérée par le courage , l'énergie, la solidarité de familles totalement démunies par les guerres impitoyables, les séismes, les persécutions. Elle est conquise par la foi ardente et active du Père Paolo, du Père Jacques (devenu Mgr Jacques Mourad , archevêque de Homs).

« J'ai eu beau chercher des explications rationnelles à leur sourire, leur courage, leur persévérance, leur légèreté, quelque chose m'échappe. Oui, la lumière déchire le noir, mais il y a autre chose. Comme une transparence, comme un insaisissable. » (p.18)

Il est bien difficile de proposer ici quelques extraits de ce document tant chaque passage mérite d'être lu. Par l'authenticité de ses mots, nous sommes touchés aussi par ces populations déchirées, condamnées à l'exil, à l'errance. La peur et l'horreur sont quotidiennes et toujours d'actualité.

Il y a des hommes sans état d'âme pour s'approprier par la violence un bout de terre ou le pouvoir.
Mais il y a aussi des cœurs fraternels qui soutiennent, consolent, oeuvrent à la moindre paix possible, en toute gratuité. Ils donnent leur vie soutenus bien souvent par leur foi. Et il n'est pas rare qu'un matin ils disparaissent enlevés, assassinés.

Quelques belles photos en noir et blanc illustrent ce livre attachant à la fois sobre et très saisissant. Nos vies en France semblent bien confortables à coté de celle d'Eglantine. Merci à elle de nous partager ses découvertes. Elle suscitera peut-être des vocations.

DG

« La Syrie meurt, Paolo. Elle meurt avec toi, en silence, et tu n'es plus là pour porter sa voix. Elle meurt de notre indifférence, de notre prudence, de nos lâchetés ; elle meurt de ses démons. Je ne sais pas porter le deuil d'un pays. Je ne sais pas porter le deuil d'un homme quand je n'ai pas vu de terre tomber sur son cercueil. » (p.30-31)

« J'ai vu un peuple s'embraser sur ses dépouilles et les corps mutilés. J'ai vu un peuple se lever les mains vides pour réclamer enfin la dignité qui lui était due. J'ai vu un peuple braver sa peur, ancrée pourtant depuis des années. Je n'ai rien dit mais j'ai espéré avec lui. » (p.33)

- Beyrouth 2020 . « C'est le signe de la présence du Seigneur ! » J'ai entendu ce témoignage des dizaines de fois. Là où j'aurais de mon côté, constaté cyniquement l'absence d'un dieu dans ce nouveau drame qui s'abattait sur le Liban, elles [les sœurs] voyaient le signe de sa présence dans tout ce que cela avait déclenché d'altruisme et d'entraide. » (p.62)

 

Mise à jour : Lundi 4 Novembre 2024, 17:18
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Jeudi 17 Octobre 2024

La première histoire

LA PREMIERE HISTOIRE

Frédéric GROS

Ed. Albin Michel, 2024
201 p.
            
Cette « première histoire » se déroule dans les années 40 après J.C.

Paul et Barnabé, disciples de Jésus commencent leur mission d'annonce de la Bonne Nouvelle de l'Evangile à travers l'Anatolie. Ils y mettent beaucoup d'ardeur malgré les risques de persécution.

Une jeune fille, Théoklia, que sa riche famille de Konya en Turquie pousse au mariage, écoute les paroles de Paul . Elle est subjuguée, tant par le message chrétien ... que par Paul lui-même ! Elle veut le suivre contre vents et marées.

Sa foi serait-elle déjà plus forte que celle de Paul un peu déconcerté par l'ardeur de Théoklia ?

La jeune fille va connaître le rejet de sa famille, les persécutions, vivre d'extraordinaires miracles.

Cette histoire sous forme romancée mais aussi bien documentée, d'une lecture facile et agréable, est-elle authentique ? On fête sainte Thècle en Espagne le 23 septembre et son existence est historiquement attestée. Qu'importe. Sa vie reflète en tous cas, très certainement, l'ambiance de cette époque ardente et éprouvante vécue par les premiers chrétiens et si vitale pour l'avenir de cette jeune Eglise. Théoklia a été oubliée, peut-être volontairement  « censurée par les autorités mâles » qui n'acceptaient guère que des femmes prétendent enseigner et baptiser: « la première martyre, celle qui leva le peuple des femmes, on l'a refoulée, occultée, dissimulée. » (p.198).

La fête de la Toussaint nous rappelle combien nous sommes redevables à ces innombrables disciples qui, à travers les âges, ont porté jusqu'à nous, parfois au prix de leur vie, le message de l'Evangile.

DG

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Mercredi 09 Octobre 2024

Le Labyrinthe des égarés

LE LABYRINTHE DES EGARES
L'Occident et ses adversaires

Amin MAALOUF

Ed. Le Livre de poche, 2024

435 p.

       
 

En ces temps de conflits multiples à travers le monde, dont certains nous touchent de près, ce livre d'Amin MAALOUF nous offre une meilleure perception de leurs causes et conséquences et ainsi de comprendre pourquoi l'Occident se trouve aujourd'hui confronté à de nombreux rapports de force et de menaces.

L'auteur s'attache en particulier à l'observation de quatre pays :

  • le Japon qui fut le premier pays d'Asie à défier l'Europe et qui s'est développé à une vitesse stupéfiante,

  • la Russie et son effondrement qui cherche désormais coûte que coûte à s'imposer,

  • la Chine , son histoire et ses traditions complexes, qui défie le monde,

  • les Etats-Unis devenus, au fil des guerres, la première superpuissance planétaire.

Nous sentons bien actuellement, à travers l'actualité, la grande fragilité des relations entre pays, les énormes tensions sans cesse dans l'imminence du pire et cela malgré le désir de paix de la plupart des peuples.

On a pu être surpris par le déclenchement de la guerre en Ukraine, on ne l'est guère dans le conflit entre Israël et la Palestine. Les racines de ces douloureux bouleversements sont profondes et on peut comprendre après tant de désastres et tant de victimes, qu'il n'est pas si simple de se mettre autour d'une table pour négocier.

De nombreux documents sur ces sujets graves et sensibles sont disponibles en librairie avec des approches géographiques, historiques ou humaines.

Le livre d'Amin Maalouf n'est pas exhaustif et s'en tient à l'Histoire mais il a le mérite de nous donner un aperçu accessible de ces pays et des mécanismes et enjeux politiques auxquels doit se confronter l'Occident du XXI°siècle.

Nous nous sentons généralement impuissants face à de tels conflits mais nous avons le devoir de nous informer le plus objectivement possible afin de pouvoir, en connaissance de cause, apporter notre contribution à la paix par des paroles et par des actes si modestes soient-ils.

DG

Extrait

  "Quand on se penche, comme je le fais dans ce livre, sur des siècles d'histoire tumultueuse entre l'Occident et l'Asie, il ne sert à rien de spéculer sur ce qui se passera dans un an, dans dix ans ou dans trente ans. Mieux vaut se borner modestement à apprendre, à observer, à réfléchir, en espérant que la sagesse finira par prévaloir, et qu'elle dissuadera les uns et les autres de marcher vers l'abîme." (p.315)



 


 

 

Mise à jour : Mercredi 9 Octobre 2024, 21:20
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REGLE de SAINT BENOÎT - RB 71-72-73

REGLE  de  SAINT  BENOÎT

RB 71. Que les frères s’obéissent mutuellement

Ce n’est pas seulement à l’Abbé que tous doivent rendre le bien de l’obéissance : il faut encore que les frères s’obéissent les uns aux autres, sachant que c’est par cette voie de l’obéissance qu’ils iront à Dieu.

Plaçant avant tout les ordres de l’Abbé et des responsables qu’il a établis — ordres auxquels nous ne permettons pas de préférer ceux des particuliers — tous les jeunes obéiront pour le reste à leurs anciens, en toute charité et empressement.

S’il se rencontre quelqu’un qui ait l’esprit de contestation, il sera châtié.

Lorsqu’un frère est repris par l’Abbé ou par supérieur quelconque, quand ce serait pour une cause même légère, en n’importe quelle manière, s’il s’aperçoit que l’esprit de ce supérieur est irrité contre lui, ou ému même légèrement, aussitôt et sans délai il se prosternera par terre à ses pieds pour faire satisfaction et demeurera ainsi jusqu’à ce que la bénédiction lui ait fait connaître que l’émotion est calmée. Si quelqu’un, par mépris, refuse d’en agir ainsi, il subira une punition corporelle, et s’il demeure opiniâtre, on le chassera du monastère.

Même si ces consignes nous semblent un peu désuètes car elles s'appliquent effectivement à un fonctionnement monastique d'un autre temps avec notamment la présence d'enfants, on peut tout de même remarquer la valeur de bien des points comme « s'obéir les uns aux autres », le respect des anciens, l'attention à l'autre...

Suivre la Règle de saint Benoît qui s'appuie sur l'Evangile peut être une aide précieuse sur notre chemin chrétien. Les moines et moniales, depuis des siècles, ne s'y sont pas trompés.

                         
 
- « Ce qui compte, ce n'est pas le fait d'exécuter un commandement mais l'amour qu'on y met. » (p.662) *

 - S'obéir mutuellement : « Cela suppose que nous reconnaissions le visage du Christ en chacun de nos frères... Cela suppose délicatesse de ceux qui commandent et délicatesse de ceux qui obéissent. Humainement, ce n'est pas commode.... [Mais] nous avons part à la béatitude de Marie, la Mère de Jésus : Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique. » (p.663-664) *

RB 72. Le bon zèle que doivent avoir les moines

Comme il y a un zèle mauvais et amer, qui sépare de Dieu et conduit à l’enfer : de même il y a un bon zèle qui sépare des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. Les moines s’exerceront donc à ce zèle avec un très fervent amour :

Ils se préviendront d’honneur les uns les autres[ Rm 12, 10 ] ; se supporteront avec une extrême patience dans leurs infirmités, tant physiques que morales, et s’obéiront à l’envi.

Nul ne recherchera ce qu’il juge lui être utile, mais plutôt ce qui l’est aux autres.

Ils s’accorderont une chaste charité fraternelle ; craindront Dieu avec amour, et aimeront leur Abbé d’une charité humble et sincère.

Ils ne préféreront absolument rien au Christ, lequel daigne nous conduire tous ensemble à la vie éternelle !

On peut dire que ce chapitre 72 qui conclut la Règle la résume et souligne une dernière fois ce qui fait le cœur de la vie chrétienne : ne rien préférer au Christ qui nous conduit tous ensemble à la vie éternelle.

«  La perfection chrétienne...est un dépassement, une perte de soi où on s'en remet à Dieu. C'est Dieu que l'on cherche, et non pas un idéal de vie morale et vertueuse. A l'amour, pas de mesure...
Est-ce Dieu que je cherche ? Est-ce toute ma vie, sans compromissions, qui est au service de cette recherche ?

Le Seigneur nous attend, il compte sur nous. Notre fidélité est source de grâces pour toute l'Eglise. » (p.669) *

                                   
                                      Emmaüs - ARCABAS

RB 73. Toute la pratique de la justice n’est pas contenue dans cette Règle

.Nous avons écrit cette Règle, afin qu’en l’observant dans les monastères nous fassions preuve d’une certaine honnêteté de mœurs, ou du moins d’un commencement de vie religieuse. Pour celui qui aspire à la vie parfaite, il y a les enseignements des saints Pères, dont l’observation conduit l’homme au sommet de la perfection. Quelle est en effet la page, quelle est la parole d’autorité divine dans le Premier et le Nouveau Testament, qui ne soit une règle toute droite pour la conduite de notre vie ? Ou encore, quel est le livre des saints Pères catholiques qui ne nous enseigne le droit chemin pour parvenir à notre Créateur ? En outre, les Conférences des Pères, leurs Institutions et leur Vies [il s’agit des traités de Jean Cassien, et des vies des Pères du désert], comme aussi la Règle de notre père saint ,Basile que sont-elles pour les moines qui vivent et obéissent comme il faut, sinon des instruments de vertus ? Pour nous autres relâchés, médiocres et négligents, il y a là de quoi rougir de confusion.

Qui que tu sois donc, qui te hâtes vers la patrie céleste, accomplis, avec l’aide du Christ, cette ébauche de Règle écrite pour des débutants. C'est alors aux sommets de doctrine et de vertu évoqués plus haut que, sous la protection de Dieu, tu parviendras. Amen.

Nous voici donc au terme de notre lecture de la Règle de saint Benoît. Les moines et moniales eux, dès le lendemain, recommence leur lecture au Prologue. A nous de voir...

«  Toi qui te hâtes : Vers quoi, vers qui nous hâtons-nous au fil de nos journées ?.......Pour chacun, la fidélité se trouve non pas dans ce qui, en soi, serait peut-être mieux, mais dans ce que Dieu nous demande aujourd'hui. C'est la condition de tout renouveau. » (p.672) *

               
                     
   Liberté – Tapisserie de Lurçat


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* Cf. Texte et commentaires de la Règle dans  « Quel est l'homme qui désire voir des jours heureux » – P.Denis HUERRE Ed. Saint Léger 2023

Mise à jour : Mardi 5 Novembre 2024, 16:53
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Dimanche 06 Octobre 2024

RB 68. Si l’on enjoint à un frère des choses impossibles

S’il l’on enjoint à un frère des choses difficiles ou impossibles, il recevra en toute mansuétude et obéissance le commandement qui lui est fait.

Cependant, s’il voit que le poids du fardeau excède tout à fait la mesure de ses forces, il fera connaître avec patience et au moment opportun, à son supérieur, les raisons de son impuissance, ne témoignant ni orgueil, ni résistance, ni contradiction.

Que si, sa suggestion entendue, le supérieur maintient l’ordre commandé, l’inférieur saura que la chose lui est avantageuse, et il obéira dans la charité, confiant que Dieu lui viendra en aide.

       
Mise au tombeau (15°s) - Eglise Saint-Martin, Pont-à-Mousson (54)  -
© D.G

Voilà qu'une demande nous est faite et nous semble impossible à satisfaire.

Ce qu'on remarque ici chez saint Benoît, c'est d'abord un accueil paisible : ni agacement, ni rejet systématique. Réfléchir d'abord à la possibilité d'obéir à cette demande. Mais il se peut effectivement que cela semble au-dessus de nos forces. Alors sans précipitation, avec patience, parlons-en à la personne qui nous a fait cette demande. Et en supposant sa bienveillance et sa compétence, suivons alors ce qui est finalement décidé.

C'est d'une grande sagesse. Souvent, ce qui nous semblait insurmontable n'est en réalité pas si difficile et se révèle bénéfique. Tentons l'expérience le jour où cela se présente.

« Pour être fidèles à l'heure des choses difficiles, il faut l'avoir été dans les petites choses... Confiance dans l'aide de Dieu... Quand la croix se présente, celle que nous n'attendions surtout pas, pensons que le Christ l'a portée... Que ce calice s'éloigne de moi...Il nous est facile de constater que ce qui a été le meilleur pour notre âme n'a pas été toujours le plus facile... Ce chapitre est un appel à la conversion, appel à croire à la Toute-puissance de la Grâce de Dieu. » (p.649-652) *

RB 69 - Que nul dans le monastère ne se permette d’en défendre un autre

Il faut prendre garde que personne dans le monastère ne se permette, en aucune circonstance, de prendre la défense d’un autre moine et de lui servir de protecteur, et cela, quel que soit le lien de parenté qui les unisse. Les moines ne se le permettront d’aucune manière, car il peut en résulter une très grave occasion de scandale. Si quelqu’un transgresse cette défense, on le punira très sévèrement.

On peut s'étonner d'une telle consigne. En fait il s'agit là d'attirer notre attention sur la discrétion nécessaire dans nos relations humaines. Ne nous mêlons pas de ce qui ne nous regarde pas, même sous prétexte de prendre la défense de quelqu'un qu'en fait nous ne connaissons pas vraiment ; d'où risque d'erreur. Privilégions le silence. C'est ce que dit saint Benoît.

On peut penser aujourd'hui que les silences de l'Eglise peuvent aussi être graves et causes de scandales.

Comme quoi nos attitudes doivent être mûrement réfléchies et se laisser inspirer par l'Esprit. Pas simple !

Entre Pilate qui « s'en lave les mains » et Judas qui dénonce Jésus croyant peut-être bien faire...

 RB 70 - Que nul ne se permette de frapper à tout propos

Il faut éviter dans le monastère tout sujet de présomption ; pour cela, nous statuons qu’il ne sera permis à personne d’excommunier, ni de frapper l’un de ses frères, à moins qu’il n’en ait reçu pouvoir de l’Abbé.

Ceux qui commettront des fautes seront repris devant tout le monde, afin que les autres en éprouvent de la crainte
[ I Tim 5, 20 ]. Les enfants, jusqu’à l’âge de quinze ans, seront maintenus dans la discipline et sous la garde de tous ; mais cela avec mesure et intelligence. Si quelqu’un se permettait quoi que ce soit, sans l’ordre de l’Abbé, contre ceux qui sont plus âgés, ou de s’emporter contre les enfants sans discrétion, il sera soumis à la discipline régulière ; car il est écrit :  Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas à autrui.[ Tb 4, 16 ][ Mt 7, 12 ] 

On pourrait espérer que ce passage concerne les communautés d'un autre temps : frapper l'un de ses frères n'arrive plus de nos jours ! Est-ce si sûr ? Même si ici saint Benoît désire simplement que personne ne fasse justice soi-même ou s'attribue le moindre pouvoir sur un frère.
Il y a aussi des paroles qui frappent et qui tuent plus sûrement qu'un coup de poing .

                   
 
On peut malheureusement constater sans peine que la violence est de tous les temps , qu'elle nous frappe aujourd'hui encore de façon terrible, que les ordres même de dirigeants pour arriver à leurs fins ne se préoccupent plus des personnes, des innocents, des enfants...
"Il est écrit :  Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas à autrui."

 " A vouloir intervenir dans cette éducation de l'autre quand on n'en a pas reçu mission, on risque de gâter l'oeuvre de Dieu, d'agir à contretemps et finalement de faire du mal. Et si on y regarde attentivement, on verra que ces interventions intempestives sont dues à un mauvais souci d'affirmation de soi : on agit pour s'affirmer (en corrigeant ou en protégeant); ou plus simplement parce que l'on est agacé ou gêné. Laissons le Père cultiver sa vigne." (p.659)*

---------------
*
 Cf. Texte et commentaires de la Règle dans  « Quel est l'homme qui désire voir des jours heureux » – P.Denis HUERRE Ed. Saint Léger 2023

Mise à jour : Dimanche 6 Octobre 2024, 19:17
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Mardi 01 Octobre 2024

Des femmes et des dieux

DES FEMMES ET DES DIEUX

Kahina BAHLOUL

Floriane CHINSKY

Emmanuelle SEYBOLT

Ed. Les Arènes, 2021 - Coll. Proche 277 p.

            

 Les rencontres interreligieuses sont de nos jours assez fréquentes et c'est heureux. Ce qui est moins fréquent c'est de rencontrer autour d'une même table trois femmes ministres du culte : Floriane rabbin, Kahina imame et Emmanuelle pasteure.

A la suite d'une émission de radio où elles avaient été invitées, elles se sont revues, ont participé ensemble à leurs offices ou à des séminaires, partageant leurs joies, leurs difficultés, leurs questionnements. L'idée leur est venue d'écrire un livre à trois voix afin de partager plus largement leurs réflexions.

Un premier chapitre présente les trois parcours de ces femmes et l'origine de leur vocation.
Puis la question d'un patriarcat plurimillénaire est soulevé. C'est certainement pour la pasteure que l'accession au ministère pastoral a été le plus facile même s'il a fallu attendre 1966 pour une autorisation officielle. Mais dès le début de la Réforme « des femmes prêchaient et animaient des réunions de prière ». Cette mission étant toujours en réponse à un appel.

« Dans la tradition juive, une grande place est accordée à l'initiative individuelle,on trouve peu de hiérarchie ». L'ordination rabbinique assure cependant une certaine compétence et autorité lors de célébrations. .. «  Actuellement le judaïsme français est en voie d'intégrer les évolutions récentes en matière d'égalité hommes-femmes »

Dans l'islam d'aujourd'hui, de jeunes prédicateurs fondamentalistes dénient à la femme tout rôle important dans la société et particulièrement dans le domaine religieux. Apparaît un désir d'entendre plus de femmes s'exprimer (islam libéral). D'ailleurs, dans le Coran, Marie occupe une place non négligeable.


Ce livre en forme de conversation va  aborder les principaux piliers de ces trois religions, la question du féminisme, la place du corps, la part du divin, la question du sacré.
Cela donne un éclairage fort utile de nos jours sur les religions et ses diffèrentes approches et remet à leurs  places des idées fausses.
L'approche féminine donne à ce document une couleur particulière où bien évidemment est mise à sa juste valeur la place de la femme dans le monde d'aujourd'hui.

DG

 

 

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