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La Force du silence

 La Force du silence
 contre la dictature du bruit 

 Cardinal Robert SARAH
 avec Nicolas Diat

 suivi d’un entretien avec Dom Dysmas de Lassus, Prieur de la Grande Chartreuse

Editions Fayard, 2016
373 p.

                            

 Le silence a parfois dans nos vies une connotation négative : silence de Dieu face au mal, silence des hommes face à la misère, silence des pauvres, silence buté qui ferme toutes portes. Mais sans doute l'avons-nous aussi expérimenté de façon positive lors d'une marche en montagne, d'un séjour en monastère ...

 Ici, dans ce livre, cet éloge inconditionnel du silence s’impose à nous au fil des pages du fait de la conviction et de la foi de l’auteur, le point d’orgue étant le témoignage de Dom Dysmas de Lassus, chartreux, dont on ne peut contester l’expérience qu’il a d’une vie où le silence est d’or.

Il ne s’agit pas ici d’une méditation sur le silence ce qui d’ailleurs pourrait sembler un peu contradictoire, mais d’une succession de 365 approches de la valeur du silence dans la vie du croyant. Panorama quasi exhaustif de cette vertu impérative. Le non-croyant peut être désarçonné par ce commentaire spirituel approfondi et radical, parfois même un peu conservateur . Ces courtes séquences sans lien direct entre elles , sinon le maître mot « silence », permet une lecture au jour le jour pour entretenir en nous ce goût du silence. Mais une première lecture plus suivie permettra aussi de s’imprègner intensément d’une couleur incontournable de notre foi.

 Affirmer à maintes reprises dans ce livre que « la voix de Dieu est silencieuse », ce qui coupe court à toute contestation, peut laisser perplexe. Est-ce une façon d’éluder le mystère divin, l’absence apparente de Dieu dans le malheur des hommes ? Comme le dit saint Bruno, chartreux du 12°s., « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont fait personnellement l’expérience ».(p.41)

Ce qui est frappant dans ce livre, qui malgré le sous-titre n’évoque qu’en passant la pollution de nos vies actuelles par le bruit, c’est l’absolue nécessité d’expérimenter le silence extérieur et surtout intérieur si nous sommes vraiment en recherche de Dieu. En lisant cet exposé sur le silence, on mesure petit à petit à quel point nous sommes tentés de ramener Dieu à nos façons d’être alors qu’il est le Tout-Autre. Peu à peu, nous partageons la conviction du Cardinal Sarah, d’entrer dans cette démarche d’abandon des mille pensées qui nous traversent quand nous prions, pour laisser Dieu habiter notre cœur et nous parler.

Pour écouter nos frères, nous comprenons bien qu’il faut nous taire pour bien accueillir ce qui est dit.

« N’ayons pas peur de faire silence à l’extérieur et au-dedans de nous-mêmes, si nous voulons être capables non seulement de percevoir la voix de Dieu mais aussi la voix de qui est à côté de nous, la voix des autres (Benoît XVI, cité p.37)

 La vie retirée des moines et moniales exprime clairement à qui veut l’entendre que le silence, avec la solitude, sont les plus sûrs chemins pour aller à la rencontre de Dieu. L’expérimentant, nous découvrirons nous aussi la grande « force du silence. »

 Extraits

Les textes bibliques évoquent à maintes reprises le lien entre silence et présence de Dieu .

- «  Alors qu’un silence paisible enveloppait toutes choses et que la nuit parvenait au milieu de sa course, du haut des cieux, Ta Parole toute-puissante s’éleva du trône royal. » (Sagesse 18,14-15 cité p.32)

 - Il est vital de nous retirer au désert pour combattre la dictature du monde rempli d’idoles qui se gave de technique et de biens matériels, un monde dominé et manipulé par les médias, un monde qui fuit Dieu en se réfugiant dans le bruit. Il faut aider ce monde moderne à faire l’expérience du désert. » (p.95)

- Ne cherchons pas le silence pour lui-même comme s’il était notre but. Nous cherchons le silence parce que nous cherchons Dieu. Et nous le trouverons si nous faisons silence au plus profond de notre cœur. (p.291)

- « Parole sans voix ou communion silencieuse : ces expressions soulignent la réalité toujours mystérieuse de la rencontre avec Dieu. Comment pourrait-il en être autrement ? Quand l’infini rencontre le fini, cette rencontre sort de nos cadres habituels. En chartreuse, nous ne cherchons pas le silence, mais l’intimité avec Dieu par le moyen du silence. Il est l’espace privilégié qui va permettre la communion, il est de l’ordre du langage, mais d’un autre langage. » (D. de Lassus, p.300-301)

 « Donne-moi Seigneur un cœur qui écoute » demande Salomon à Dieu, dans le 1er  Livre des Rois (3,5-15)

 DG
19.02.2017

Mise à jour : Samedi 30 Décembre 2023, 19:56
Denyse dans 08- ARCHIVES - Règle de Saint Benoît - Texte et commentaires ch. 1 à 73 - Lu 1392 fois - Version imprimable
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