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La Nuit du coeur - Christian Bobin

 LA NUIT DU COEUR

Christian BOBIN

Ed. Gallimard 2018 - Folio
207 p.

                   

Christian Bobin, né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire et mort le 23 novembre 2022 à Chalon-sur-Saône, est un écrivain et poète français. Il se fait connaître du grand public en 1992 avec Le Très-Bas, livre consacré à saint François d’Assise

L'abbatiale Sainte-Foy de Conques dans l'Aveyron, chef d'oeuvre de l'art roman fut un haut lieu de pèlerinage. Sculptures, chapiteaux historiés, célèbre tympan aux 125 personnages colorés évoquant le Jugement dernier et bien sûr, les vitraux de Pierre Soulages qui magnifient la lumière.


              


En 2017, Christian Bobin a séjourné quelques jours à Conques dans l'Aveyron pour y visiter la magnifique abbatiale.

Très fortement inspiré par ce lieu , l'auteur évoque dans ce livre les pensées que ce chef d'oeuvre de l'art roman lui inspire : rêves, vision de l'ange, la pureté, la lumière et l'humilité.

                       

Il veut délibérément laisser sa main transcrire en toute liberté ce que la contemplation d'un simple vitrail de Pierre Soulages suscite en lui. Le moindre chant d'oiseau, une scène quotidienne même banale ou un souvenir le ramènent également à l'abbatiale.

                      

Ecriture magique de Christian Bobin, parfois insaisissable et déconcertante qui ne cherche pas à séduire le lecteur mais à traduire en mots les profondeurs de sa pensée, étincelles lumineuses qui donnent son vrai sens à la vie et l'émerveillent face à la beauté du quotidien.

                     

Un livre à lire mais aussi à relire quand on en a un peu apprivoisé le style et le cours parfois imprévisible de la pensée de l'auteur. Il peut changer notre regard.

DG

© D.G – 2022 – Photos personnelles ne figurant pas dans le livre

Extraits

- Le bénitier de l'abbatiale : un étang aux yeux d'un moineau. Un moineau qui prend un bain dans une flaque d'eau, je ne sais rien de plus beau [...]. Cette signature humide sur le front, les épaules et le torse, c'était beau parce qu'inutile. Il y a de moins en moins de gestes qui ne cherchent aucun profit [...]. Je n'ai pas troublé l'eau du bénitier, mais c'est parce  ma main droite depuis toujours est plongée dans l'eau glacée du langage. Dans ta jeunesse tu pêchais les truites à la main. J'essaye çà, avec les mots. (p.62-63)

- Les bancs de l'abbatiale de Conques, la nuit, sont occupés par des anges. Au matin, chaque visiteur en fait se lever un qui lui cède sa place, comme dans le métro. Les anges ont pour consigne d'avoir beaucoup d'égards pour les humains, ces infirmes bien portants. (p.37)

- Je m'approche du tympan comme un enfant s'approche  de sa nourrice endormie, rassurés de voir les faibles signes d'une respiration. Les pierres de Conques respirent trés lentement. Un siècle passe entre une expiration et l'inspiration suivante.
(p.102)

- Quelque chose nous parle, et nous n'entendons rien. C'est trop loin. Cela vient de trop haut ou de trop bas. Les couleurs des fleurs, les yeux des rivières, les allusions des vitraux de Conques : autant de postillons d'une salive divine.
(p.20)

Denyse dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024 - Lu 240 fois - Version imprimable
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