Protestants, catholiques

 Protestants , catholiques - Ce qui nous sépare encore
 Dialogue entre un pasteur et un prêtre.

 François CLAVAIROLY - Michel KUBLER

 Bayard, 2017
 273 p.

                                           

 L’œcuménisme aurait-il un peu le vent en poupe ? L’année Luther en 2017 y a-t-elle contribué ? Les déplacements du pape François ont-ils stimulé la recherche et les bienfaits du dialogue ? Les rayons des libraires proposent quelques nouveautés en ce domaine qui méritent qu’on s’y intéresse.

 Ce livre « Protestants , catholiques – Ce qui nous sépare encore » souligne bien par son titre, qu’on souhaiterait peut-être plus positif, que les différences entre protestantisme et catholicisme existent que ce soit sur le plan théologique ou pratique.
Cela est bien entendu un frein à l’unité des chrétiens . « Qu’ils soient un » a dit Jésus (Jn17,21)

Mais le premier obstacle dans le dialogue œcuménique comme dans le dialogue interreligieux est notre méconnaissance des religions nous limitant souvent à des caricatures ou à nous contenter de notre propre croyance qui serait la seule à détenir toute la Vérité.  Une autre option étant l’athéisme face à une multitude de croyances selon les lieux et les peuples. L’absence d’unité étant un réel facteur mettant en doute les bien-fondés de la foi. « De quoi le pluralisme religieux est-il le signe ? … Pour moi je dois avouer que cela reste un mystère » reconnaît Michel Kubler (p.233)

Ce dialogue entre un pasteur et un prêtre arrive fort à-propos pour nous aider à voir plus clair.
L’échange balaye tous les points sensibles, sans chercher de consensus, l’important étant l’écoute mutuelle et la précision dans les interventions.

Au sommaire : les Ecritures,  l’identité de Jésus, Marie et les saints, la prédestination, le purgatoire, Luther et la Réforme, les guerres de religion, l’Eglise, le pape, politique et laïcité, la morale, le dialogue.

Les auteurs ne peuvent se cantoner à la seule confrontation catholique-protestant et déborde souvent sur l’interreligieux car il y a bien des points communs.

Mais la revue « Unité des chrétiens » de janvier 2018 insiste cependant largement sur la distinction qu’il nous faut faire entre dialogue œcuménique et dialogue interreligieux : « Ils n’ont pas le même objet : pour le mouvement œcuménique, il s’agit de travailler à l’unité de l’Eglise… c’est une affaire entre chrétiens… Pour le dialogue interreligieux il s’agit de travailler à la paix dans le monde en s’aidant des ressources spirituelles des religions. »

 Au cours de ce dialogue entre prêtre et pasteur, échange pacifique mais sans concessions, le lecteur s’enrichit vraiment et devrait être mieux à même de contribuer à sa place à ce travail de fraternité et de paix.

 Extraits

  «  Le ressort de la disputatio [dialogue, controverse], c’est que j’ai quelque chose à apprendre de l’autre. Lorsqu’on prétend que l’on possède la vérité et que l’autre est dans l’erreur, la disputatio est impossible. » (p.104)

«  L’œcuménisme revient à reconnaître l’autre dans sa différence. Il ne demande pas à l’autre de devenir semblable. » (p.149)

« Dans le dialogue œcuménique, ce qui est en jeu est la visibilité de l’unité…L’unité doit être visible, tangible, repérable… » (p.172)

« La parole de Dieu peut être, de manière un peu mystérieuse et diffuse, présente en germe ailleurs que chez les chrétiens. Autrement dit, on reconnaît que le Saint-Esprit déborde les frontières de l’Eglise (p.216)… Toute la question est de savoir jusqu’où nous pouvons aller dans le repérage d’une figure christique dans des religions qui n’ont rien à voir avec l’Evangile. » (p.219) 

« Grâce à la mondialisation, nous vivons une proximité avec les responsables d’autres religions et nous sommes au début d’une prise de conscience interreligieuse de notre humanité. » (p.218)

 DG

 

 

 

 

Mise à jour : Samedi 30 Décembre 2023, 20:16
Denyse dans 08- ARCHIVES - Règle de Saint Benoît - Texte et commentaires ch.1 à 42 - Lu 950 fois -
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