Editions du Signe, 2010

 

                               

Incontestablement la lecture de ce livre permet de se faire une idée assez précise des fondements de la spiritualité cistercienne. Il est beau aussi dans sa présentation sobre et claire, ce qui n’est pas un hasard.

Les auteurs, moine et moniale cisterciens, ont une longue expérience de ce dont ils parlent et surtout de leur manière, avec leurs sœurs et frères, de mettre en pratique cette spiritualité qui, au 12°s., s’est démarquée de la vie bénédictine en recherchant ses racines chez saint Benoît, avec un retour à un meilleur équilibre entre prière et travail , davantage d’austérité, de pauvreté et de simplicité.

Cette pratique n’est évidemment pas un but en soi mais elle est faite d’outils adaptés pour mieux chercher ce Dieu aimé .

 

Après une préface du Père Abbé de Cîteaux, frère Olivier Quenardel,  un premier chapître resitue la vie cistercienne dans son histoire. Une seconde partie développe largement le « projet cistercien » qui a évolué à travers les siècles dans la fidélité à la Tradition (chaque page du livre le manifeste) mais aussi en tenant compte d’une adaptation et d’une créativité nécessaires .

Titres d'après le sommaire : 

- Etre conformés au Christ.

«  Toute l’organisation du monastère tend à ce que les moines (et moniales) soient intimement unis au Christ, puisque seul un attachement d’amour de chacun au Seigneur Jésus permettra aux grâces spécifiques de la vocation cistercienne de s’épanouir. » - Constitutions de l’Ordre - (p.42)

 
- Spiritualité qui s’enracine dans la Parole de Dieu.

«  S’étant laissés séduire par Dieu, les moines et les moniales cherchent à le connaître pour mieux l’aimer… C’est pourquoi ils vivent immergés dans la Bible. Chaque jour, ils l’écoutent, la lisent, la chantent, la méditent. » (p.51)

- Spiritualité qui prend appui sur la Règle de saint Benoît.

«  Saint Benoît n’a pas fait un travail de théoricien, mais sa Règle porte la marque de sa connaissance des hommes et de la vie concrète d’une communauté. Voilà pourquoi cette Règle est un modèle de réalisme, d’équilibre et d’humanisme, dans une perspective de foi et d’ouverture à la transcendance. » (p.59)

- Spiritualité qui se réfère à l’expérience.

«  Tu me demandes donc, puisque les chemins du Seigneur sont impossibles à scruter, comment j’ai reconnu sa venue ? C’est qu’il est vivant et efficace. Sitôt entré, il a réveillé mon âme endormie : il a  remué, assoupli et blessé mon cœur, qui était dur comme la pierre… Il s’est mis à arroser les terres desséchées, à illuminer les ténèbres… a redressé les voies tortueuses… » -Saint Bernard – Sermon sur le Cantique 74- (p74)

- Spiritualité dite « affective », qui touche le cœur.

- Spiritualité de conversion, de conformation et de communion.

« Qu’Adam aime son Eve, mais qu’il ne l’aime pas au point d’obéir davantage à sa voix qu’à celle de Dieu. » -Saint Bernard, Sur le psaume 90 (p.86)

 

Cette spiritualité est-elle réservée aux moines et moniales ? La postface, rédigée par un laïc cistercien, confirme que sur l’arbre de la famille cistercienne pousse depuis quelques années un nouveau rameau.

« La Règle de saint Benoît interpelle aujourd’hui des personnes mariées, pères et mères de famille, des célibataires. D’origine sociale très diverses, d’opinions politiques différentes, vivant en ville ou à la campagne, intégrés dans leur milieu de vie sans communauté visible permanente, ils trouvent là une base et un appui pour vivre leur foi. » (p.108)

 

Largement illustré de citations d’auteurs cisterciens, ce livre saura aider toute personne en recherche d’éclairage et d'approfondissement sur cette spiritualité. Il reste peut-être encore un peu difficile d’accès à celui ou celle qui ne marche pas (encore) sur ces chemins-là.

 

Pour en savoir plus sur les cisterciens : www.ocso.org et http://arccis.org 

 et sites : « Laïcs cisterciens »