Dieu au vif
Sur le chemin où tu m'espères
Dieu au vif
Sur le chemin où tu m’espères
Ed. Mediaspaul 2014 – Collection Grands témoins
125 p.
Nous avons peut-être déjà « rencontré » Colette Nys-Mazure au travers d’ articles de revues notamment chrétiennes par lesquelles elle est souvent sollicitée ou par ses poèmes qu’elle goûte particulièrement. Aussi ce livre « Dieu au vif », au titre un peu insolite pique « au vif » notre curiosité de lecteur, éclairé un peu par le sous-titre « Sur le chemin où Tu m’espères ».
Les quarante premières pages sont une autobiographie « en pointillé », comme l’auteur intitule cette première partie. Juste pour se situer par rapport à nous lecteurs, situer son parcours et ses « rencontres fondatrices » Paroles toute en douceur et en sensibilité, éclairantes sans tout dire, et mine de rien, nous invitant nous aussi à relire nos vies. Rencontres inoubliables , rares et précieuses, blessures, traumatismes indélébiles et en même temps « convaincue de la joie de vivre au large, loin des calculs et des ombres. » (p.41)
La seconde partie du livre « Lire, écrire, partager », développe son amour des livres, de la lecture, de l’écriture. On entre alors avec bonheur, surtout quand on le partage, dans les coins et recoins de cet amour particulier qui aide à vivre (« lire-écrire-vivre »), si surprenant que cela puisse paraître pour ceux qui n’aiment pas lire.
« Je lis. Je pallie les limites dérisoires de ma petite vie. Par auteurs, par héros interposés, j’expérimente mille formes d’existences, je me démultiplie. J’approfondis. Je comprends la folie d’un autre. Je pénètre dans des milieux qui me resteront toujours étrangers ou fermés. » (p.50).
Lectrice passionnée, Colette Nys-Mazure est surtout poète et « écrit comme [elle]respire … présence à l’autre et aux autres.. creusement de l’écriture [permettant] d’illuminer nos gouffres intimes » (p.65).
L’auteur illustre ses propos de poésies personnelles nous faisant partager son plaisir d’écrire.
Très sollicitée aussi dans le milieu éducatif ou pour des conférences, elle évoque sa joie d’animer des rencontres de jeunes aux enjeux non négligeables mais aussi les difficultés de soirées ou célébrations parfois éprouvantes . Dans ses mots surgit soudain son malaise face à nos raideurs, nos conventions et hiérarchies, face à la mysogynie de l’Eglise qui la scandalise. C’est là sans doute que Dieu est « au vif ». Dieu vivant, Dieu des petits et des grands, qu'avons-nous fait de toi ?
»Lors de cérémonies religieuses trop solennelles, j’ai parfois la pénible impression de regarder un spectacle d’un autre temps. Je cherche la simplicité qui parle au cœur et non les effets. » (p.91) . « Ce sont des hommes célibataires qui parlent des femmes, parfois très bien même, mais j’aime entendre leurs voix à elles. » (p.92) … « Les choses changent Dieu merci ! » (p.94) et l’auteur espère beaucoup dans les nouvelles voies proposées par le Pape François. Encore faut-il qu’il soit soutenu…
Ce qui est sûr, c'est que ce sont sur ces nouveaux chemins vivants, créateurs, accessibles, que Dieu nous espère.
et Il s’est assis : comme il fait bon chez toi !
Je travaillais, je ne L’avais pas vu entrer.
Alors, j’ai posé mon ouvrage
et je me suis assise près de Lui
Et j’ai regardé avec Lui l’éclat de ce jour. «
Colette Nys-Mazure - Feux dans la nuit, 2012
"Dieu au vif", un livre plein d’un bel oxygène humain et divin.
Qu’on relira, c’est certain.
Mise à jour : Samedi 21 Septembre 2024, 16:56
Denyse
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