HILDEGARDE de BINGEN
HILDEGARDE de BINGEN
La puissance et la grâce
Ed. Nouvelle Cité, 2012
Hildegarde de Bingen est une religieuse allemande hors du commun mais dont la vie reflète très bien aussi la mentalité de son époque. Née en 1098 (date de fondation de l’abbaye de Cïteaux), en Allemagne, elle mena une vie extraordinaire de mystique, de fondatrice, amie de reines et d’empereurs, demandant conseil à saint Bernard . En avance sur son temps par les modes d’expression de sa foi et par son désir de sortir les moniales de leur condition de femmes soumises, elle fut aussi grande oratrice, musicienne, écrivain, spécialiste de médecine douce et d’astrologie...
Longtemps oubliée, ce n’est que depuis quelques années, tout d’abord à travers sa musique, qu’on redécouvre ses écrits et sa mystique.
Les écrits d’Hildegarde de Bingen, racontant ses visions notamment, pourraient nous laisser sur la réserve. Ce roman nous aide à en faire une très bonne marche d’approche, nous rendant très attachante la personnalité de cette femme à la fois fragile et forte, pleine de « puissance et de grâce. »
On aurait peut-être aimé retrouver à travers les pages de ce roman davantage de propos d’Hildegarde mais nous voici mis en appétit. D’autres livres peuvent nous ouvrir ces portes-là.*
« Je ne voulais pas que mes moniales ne glanent que le reste des livres, comme cela s’était passé pour moi. Les sœurs devaient avoir leur bibliothèque, être instruites, apprendre l’art de copier et d’enluminer. Elles avaient besoin de livres, de roseaux, de poudres et d’encres, d’instruments de musique… L’abbé [qui ne se refusait rien] ne supportait pas que, en plus du nécessaire, nous puissions demander le superflu. » (p.71)
« J’enseignai à mes filles que marcher sur l’herbe était également une prière, avec les sandales attachées à la ceinture, les cheveux détachés sans voile, enivrés d’air et du baume des fleurs… Mes moniales étaient semblables aux femmes qui me rendaient visite dans les visions de ma Lumière, belles comme Eve… Je ne les ai jamais vues vêtues de noir…Je les ai toujours vues s’élancer vers le ciel comme des proues, avec le visage qui s’offre en cadeau au regard… Et l’explication que j’en tirai est que le fils de Dieu s’est incarné dans une femme. » (p.123-126)
PERNOUD Régine – Hildegarde de Bingen . Conscience inspirée du XII°siècle – Ed. du Rocher, 1994
D.G
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 17:03
Denyse
dans 02 - LIVRES recensions - Archives
- Lu 1393 fois
-
Article précédent - Commenter - Article suivant -
Commentaires
Bonjour,
"Hildegarde de Bingen" à l'air vraiment d'être un livre bien, juste à lire votre petit résumé, je suis conquise et j'ai très envie de le lire.
Bises, et merci
Site web - 29.07.14 à 13:14 - # - Répondre -