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L'île haute

 L'ILE HAUTE

Valentine GOBY

Actes Sud, 2022
271 p.

                                                    

 Vadim, un enfant parisien de douze ans, doit en 1943, quitter la capitale pour se réfugier chez des fermiers savoyards qui l'accueillent pendant plusieurs mois dans leur village isolé en montagne.

C'est pour ce jeune garçon une découverte fabuleuse que ces paysages qu'il n'a vu que dans des livres.

Ce roman nous fait vivre cette éveil à la nature grandiose et parfois minuscule au long des saisons. Un monde riche en couleurs et sensation qui se conjugue avec l'éveil de l'enfant lui-même, temporairement prénommé Vincent, confronté à sa race juive, à son histoire et à de belles rencontres, notamment celle de la petite Moinette toute en sensibilité et qui l'initie à cette vie montagnarde .

Cette « île haute » , cette montagne qui le sidère va lui révéler la beauté de la création, sa propre humilité mais aussi ses capacités à s'adapter et à grandir.

 L'intrigue est relativement mineure et pourtant essentielle, mais c'est le récit iniatique plein de poésie, d'observations minutieuses qui nous touche. Une belle symphonie pastorale richement documentée qui s'achève par une séparation difficile et le franchissement par l'enfant de cette montagne haute vers un avenir qui reste inquiétant mais pas sans espoir.

 DG

 Extraits

 - C'est la première fois qu'il voit une montagne... Vincent a vu des gravures de montagne dans des manuels scolaires, peut-être quelques photos bichromes de cascades ou de glaciers, elles n'ont pas laissé d'empreintes dans sa mémoire, paysage de papier. C'est une chance : la montagne est une surprise totale... Un jour sûrement, d'autres montagnes altéreront cette expérience originelle...mais aucune ne pourra effacer l'image première, si nette, de ce jour de janvier, elle a la force des initiations. (p.29.31)

- Les bêtes, Vincent et Moinette les gardent bien sûr ensemble. Guettent la belette, le renard, l'épervier qui saignent les volailles et les poussins jaune d'or à peine sortis de la coquille. Empêchent les bêtes de déborder la chouée, la parcelle permise.. mais les bêtes se moquent...titubent, éblouies, la tête folle, pour elles c'est trop de lumière d'un coup et eux les imitent... ils se tordent de rire... Il lui a déjà prouvé qu'elle compte, a promis de l'attendre pour faire sa première communion... et Moinette s'imagine devant l'église, en aube blanche à ses côtés, une mariée modèle réduit, deux anges épaule contre épaule sur la photo souvenir. (p.125)

 

Denyse dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024 - Lu 299 fois - Version imprimable
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