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BETTY

Tiffany McDANIEL

Ed. Gallmeister 2022 – Coll.Totem
697 p.

Betty est une petite fille d'origine indienne, sixième d'une famille de huit enfants vivant dans l'Ohio. Vue par le regard poétique mais aussi très lucide de cette enfant, la famille , en marge de la société va traverser des épreuves et des drames : racisme, pauvreté, secrets de famille.

Ce roman est particulièrement touchant mais aussi éprouvant car, sous le regard de Betty, on mesure combien une vie peut être à la fois merveilleuse et pleine de rêves mais aussi traumatisante et destructrice. Sont contées ses relations avec son père, sa mère, ses frères et sœurs dans leur particularité, leur tendresse et leurs combats. Betty note tous ces événements dans un petit carnet qui l'aide à affronter l'adversité.

Chaque chapitre est introduit par un verset biblique et ce roman d'une écriture superbe a été inspiré à l'auteur par la vie de sa propre famille.

Ce livre a été honoré à juste titre. Prix du roman Fnac 2020, prix America 2020

Extraits

Papa s'est mis à genoux...Cela faisait partie d'un rituel, dans lequel il demandait au ginseng sa permission avant de le déterrer... Pour l'imiter, j'ai fermé les yeux et posé les mains sur le sol. Au début, je n'ai pas su quoi dire, alors je me suis contentée de sentir. La terre molle qui remontait entre mes doigts... J'étais en train de demander à la terre d'où elle venait , puis je lui disais d'où je venais,moi... J'ai vu Papa qui m'observait en souriant. (p.132-133)

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Il y a des petites filles qui grandissent avec un père irréprochable, bon et tendrement lié au cœur de sa fille. D'autres petites filles grandissent sans père du tout, sans rien connaître donc des hommes bons et de ceux qui le sont un peu moins. Les plus malheureuses de toutes les petites filles grandissent avec un père qui n'a pas son pareil pour transformer un ciel bleu et ensoleillé en une violente tempête. Ma mère était l'une de ces petites filles malheureuses, et elle a enduré le genre d'enfance que vous fuyez le plus vite possible. Sauf si vous n'avez nulle part où fuir. (p.277)

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Insupportable Betty, il va bien falloir que je m'occupe de toi [dit Leland, son frère]

Il s'est retourné.

Toi ? a-t-il demandé, les yeux fixés sur le fusil que je braquais vers lui. C'était toi, Betty, qui tirais tout ce temps ?

Tu seras mon dernier coup de feu.

J'avais le doigt sur la détente...

Tu n'es qu'une fille avec un fusil, m'a-t-il dit en souriant. Personne ne s'en est soucié durant toutes ces années. Pourquoi penses-tu que ça va changer maintenant ?
Tu sais, grandir dans cette maison m'a donné tout le temps nécessaire pour réfléchir à la façon dont les Peacock ont pu disparaître sans laisser de traces. Tu ferais bien de te dire que tu pourrais disparaître aussi facilement, Leland .
Pas de corps, pas de sang.

- T'as pas les tripes, petite sœur .

- Tu veux parier ? (p.665)