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Le Désir de tourner la page

Lytta BASSET

Le Désir de tourner la page
Au-delà du pardon
Lytta BASSET
Ed. Albin Michel – Spiritualités vivantes 2011




Sans connaître l’histoire particulière de Lytta Basset, mais à la lecture de plusieurs de ses livres dont celui-ci , nous y trouvons compétence et expérience vécue. L’auteur sait de quoi elle parle. Et si soi-même on a été touché par des souffrances longtemps restées indicibles mais vivantes en profondeur et parasitant consciemment ou non notre vie quotidienne, on ne peut que trouver dans les pages de ce livre un écho, un apaisement et peut-être quelque issue à son mal-être.

On retrouve dans ce petit livre bien des approches déjà évoquées , et d’ailleurs citées, dans d’autres ouvrages de l’auteur comme Sainte colère ou Le pouvoir de pardonner. 

On met le doigt sur le comportement de « l’agresseur », couleur pervers,  qui sur le moment a semblé incompréhensible.
«  Parce que je me sens menacé par autrui, je le mets à distance par un jugement qui peut aller jusqu’à l’élimination verbale : autrui est comme mort, je lui ai réglé son compte, il est donc inoffensif. » p.22

On vous a reproché parfois de vous poser en victime, de vous plaindre ? Dieu lui, n’agit pas ainsi et les psaumes nous le manifestent bien. Il y a là une bouffée d’air pur possible. Comme le dit  l’auteur, on peut regretter la censure de certains passages de psaumes jugés trop violents. Il faut pouvoir, en certains lieux,  exprimer sa colère. Même si aucune réparation n’a lieu.  Refouler sa colère, sa souffrance, son sentiment d’injustice  est un danger pour soi ou pour l’autre. «  C’est ainsi que Caïn va retourner sa colère contre Abel et passer à l’acte. » (p.81)

" Or, jamais Dieu ne fait de représailles à un humain qui s’est plaint, révolté même contre Lui… " p.73
Notre colère peut être légitime, autorisée même, traduisant notre désir de continuer à vivre et de rester en relation. L’indifférence, elle, conduisant plutôt à la rupture du lien. (p.79)
" Dans le désarroi, il y a toujours le risque de devenir injuste, l’autre n’étant pas forcément l’unique responsable. Une fragilité ancienne peut avoir été un bon terreau pour une nouvelle blessure."
Je ne prétends pas détenir la vérité dernière sur ce qui s’est passé, j’ignore trop de choses sur autrui et sur moi-même pour m’imaginer être parfaitement juste dans ma réaction à l’injustice subie. Je laisse à Dieu le soin de rétablir la Justice maintenant ou plus tard." p.87

 «  Jusqu’à la croix, Jésus a abandonné son idée de la justice par ses actes et ses paroles. » p.135

D.G

Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 17:11
Denyse dans 02 - LIVRES recensions - Archives - Lu 1643 fois - Version imprimable
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