Le Livre de l'Apocalypse
Le Livre de l’Apocalypse
Régis BURNET
Coll. Mon ABC de la Bible
Ed. du Cerf, 2019
160 p.
Régis Burnet, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, est professeur à l’université Catholique de Louvain.
Le livre de l’Apocalypse, rédigé à la fin du 1er siècle, est un livre de la Bible fort mal connu, difficile d’accès tant des clés de lecture sont nécessaires pour comprendre un peu ces scènes d’ « apocalypse », ces visions mystérieuses et impressionnantes de son auteur virtuose nommé Jean qui n’est pas l’évangéliste mais sans doute un chrétien d’origine juive. Faut-il croire à une fin du monde aussi catastrophique ? En fait, ce terme d’apocalypse signifie à l’origine « dévoiler, révèler, découvrir. »
Le travail de déchiffrage de Régis Burnet nous ouvre une vraie boîte à outils facile d’emploi pour apprécier à sa juste valeur ce texte biblique hors normes.
Au sommaire :
- un résumé détaillé et la structure de l’Apocalypse
- quel genre littéraire
- en quoi ces paroles nous concernent
- replacer le livre dans son contexte
- que faire de la violence du livre ?
- décoder les symboles à la lumière de l’Ancien Testament
- une leçon de théologie trinitaire
- les chrétiens, du martyre à la Jérusalem céleste
- la réception de l’Apocalypse
- des clefs pour comprendre notre culture
En annexe , intéressants lexique et chronologie et une bibliographie.
Il faut resituer le Livre en son temps confronté aux « forces du mal dont l’Empire romain était l’incarnation ». Qui serait le plus fort : Dieu ou Rome ? Qui choisir ? Jean veut-il inquiéter les chrétiens ou les rassurer ?
Mais ce livre tissé de références à l’Ancien Testament, par les symboles qu’il utilise en particulier, est aussi un « magistral enseignement sur la Trinité … qui dit l’espérance chrétienne » et le rôle éminent du Christ.
Ce livre méconnu ne l'est cependant pas tant que cela. Car de nombreux passages ont été repris par les Arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma... (intéressant chapître 11 !) . Ce petit livre est une mine passionnante et très accessible.
DG
Extraits.
- Largement inspiré du Livre de Daniel, l’Apocalypse se caractérise par trois éléments littéraires : 1° un cadre narratif qui met en scène un voyant et non plus un prophète ; 2° un déplacement soit réel soit en pensée au ciel ou aux enfers, qui prend parfois l’apparence d’une sorte de visite guidée ; 3° un dispositif interprétatif sous la forme de voix célestes ou d’un ange qui explicite ce que le voyant (et donc le lecteur) est en train de contempler. (p.15)
- Le défi consiste à représenter l’irreprésentable : Dieu. Non seulement celui-ci excède par nature toute forme de description, mais en plus plane l’interdit de sa représentation. Aussi les auteurs ont-ils multiplié les « marqueurs de divinité » plus ou moins conventionnels : la lumière, les sons terribles (tonnerre, trompettes…), la grandeur des figures (buisson ardent, nuées, feu, anges…). (p.38-39)
- Décoder les symboles :
¤ Le Dragon (p.90) : Le dragon était généralement figuré comme un serpent (Ex 7,10). Dans l’Apocalypse, il possède les qualités d’un monstre mythique, qui personnifie les forces chaotiques qui devaient être contrôlées par Dieu (Job 7,12 ; 26,13). Les dragons étaient des créatures arrogantes et combatives, dont la venue pouvait signifier la guerre. Le Dragon est ici identifié au Serpent de la Genèse (Gn 3).
¤ Le Livre (p.96) : Depuis les visions prophétiques d’Ezéchiel et Jérémie, le livre symbolise le message de Dieu. « Lire le livre » = apprendre le message. « Manger le livre » = comprendre le message et le mettre en pratique (cf. Ez 3,1-3 ; Jr 15,16). « Ouvrir le livre » = révéler le message.
Pour en savoir plus …. mais parfois non disponibles à l'état neuf.
Mise à jour : Samedi 13 Juillet 2019, 15:37
Denyse
dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024
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