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Le roitelet

LE ROITELET

Jean-François BEAUCHEMIN

Ed. Gallimard – Folio 2023
189 p.

                                                    

Depuis son enfance, un homme vit à la campagne avec sa femme Livia, et partage son quotidien avec son frère schizophrène. La relation des deux frères est étroite, d'un grand respect mutuel, chacun ayant à sa façon souci de l'autre.

Cette vie à la fois ordinaire et pourtant peu banale nous est contée avec une infinie délicatesse.

C'est la remarquable qualité d'écriture qu'est celle de Jean-François Beauchemin.

Là où on pourrait voir du malheur surgissent amour , lumière et émerveillement.

Dans un autre roman de cet auteur, « Le vent léger » , on retrouve cette même finesse, toujours dans un contexte familial difficile.

Des livres qui font du bien .

 DG

 Extraits

 -  Il ressemblait, avec ses cheveux courts aux vifs reflets mordorés, à ce petit oiseau délicat, le roitelet. Oui, c'est ça : mon frère devenait peu à peu un roitelet, un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête. Je me souvenais aussi que le mot roitelet désignait un roi au pouvoir très faible, régnant sur un pays de songes et de chimères.  (p.18)

 - A un moment mon frère s'est levé et est entré dans la maison. Il en est ressorti un quart d'heure plus tard avec un gros sac plein de mes vêtements, subtilisés par lui dans mes tiroirs. 'S'il me faut absolument être un autre que moi-même, annonça-t-il, c'est à toi que je veux ressembler.' (p.141)

 - Ces mots murmurés par lui ce matin, m'inspirent encore une frayeur sans nom : « Souvent, je m'enferme chez moi à double tour et je me cache sous les draps. Les voix terribles que j'entends dans ma tête, et les visions qui m'apparaissent, continuent pendant des heures. Toi, si tu es pourchassé par un malfaiteur, tu as toujours la possibilité de te mettre à l'abri. Moi, je ne le peux pas. Le malfaiteur est dans mon cerveau et je ne peux pas m'enfuir. Ma seule porte de sortie est ce jardin où je te retrouve presque chaque jour et dans lequel résonne le pépiement si rassurant des oiseaux. Et encore : il arrive que même les oiseaux ,ne me suffisent plus. Alors, il ne me reste que les pages des poètes. » (p.120-121)

Denyse dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024 - Lu 37 fois - Version imprimable
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