Règle de saint Benoît ch.32-33-34-35-36-37-38-39-40–41-42
Sommaire
REGLE DE SAINT BENOÎT - Texte et commentaires
La Règle a été conçue par saint Benoît pour des communautés monastiques. Mais que nous soyons religieux ou laïcs dans le monde cette Règle peut être pour nous une aide précieuse pour avancer dans l'esprit de l'Evangile. Nous en proposons ici un commentaire un peu actualisé.
RB 32. Les outils et les objets du monastère
L’Abbé chargera ceux des frères dont la vie et les mœurs lui inspirent confiance de tout ce que le monastère possède en outils, vêtements et autres objets. Il leur en confiera le soin particulier, selon qu’il le jugera utile à leur entretien et à leur conservation. L’Abbé en tiendra un inventaire pour savoir, lorsque les frères se succèdent tour à tour dans ces charges, ce qu’il donne et ce qu’il reçoit.
Si quelqu’un traite avec malpropreté ou négligence les choses appartenant au monastère, il sera réprimandé ; s’il ne s’amende pas, il sera soumis à la discipline régulière.
Dans ce lieu qu'est le monastère qui se voudrait idéal (mais ne l'est pas bien sûr), une grande attention est apportée à la responsabilité de chacun dans les grandes ou petites choses. Il est bien connu que, qui n'apporte pas le meilleur soin possible dans les petites choses ne pourra guère le faire dans les grandes.
Une maison, un jardin , un bureau, une tenue en désordre peuvent être révélateurs d'un tempérament et d'un esprit désordonné. Petit tour d'horizon dans notre vie personnelle ….
Le Carême qui est approche peut être pour nous l'occasion de redresser ce qui pousse de travers. Notre vie spirituelle s'en trouvera rafraîchie et fortifiée.
« Cherchons Dieu vraiment et nous le trouverons en tout et partout... Chapitre précieux pour qui verrait dans l'usage des choses un obstacle pour la paix en Dieu... regard de foi sur les objets et l'usage que que nous en faisons... Mise en garde contre l'esprit de propriété... utilisation à une fin individuelle, égoïste de ce qui ne nous appartient pas... La netteté que saint Benoît nous demande dans les choses matérielles a une grande importance spirituelle... Il nous faut dès l'instant présent apprendre à parler ce langage divin que nous parlerons éternellement... Il fait bon vivre ensemble dans une maison où règnent l'ordre et la propreté. » (p.399-401) *
RB 33. Si les moines doivent avoir quelque chose en propre
Avant tout, il faut retrancher radicalement du monastère ce vice de la propriété. Que personne ne se permette de rien donner ou recevoir sans l’autorisation de l’Abbé, ni d’avoir quoi que ce soit en propre, absolument aucune chose — ni livres, ni tablettes, ni stylet pour écrire ; en un mot, rien du tout — , puisqu’il n’est pas même permis aux moines d’avoir en propre ni leur corps, ni leurs volontés, mais qu’ils doivent attendre du père du monastère tout ce qui leur est nécessaire. Qu’il ne leur soit donc jamais licite d’avoir quelque chose que l’Abbé n’aurait pas donné ou permis.
Que tout soit commun à tous, ainsi qu’il est écrit[ Ac 4, 32 ] ; que personne n’ait la témérité de s’approprier quoi que ce soit, pas même en paroles. Si quelqu’un devait se complaire en ce vice détestable, on l’avertira une première et une seconde fois ; s’il ne s’amende pas, il sera soumis à la correction.
Ce qui est demandé ici au moine ou à la moniale est donc de ne rien posséder personnellement. Un autre monde que le nôtre où nous sommes tant désireux de posséder des biens, d'avoir des choses rien qu'à soi ! Pourquoi ces exigences de saint Benoît ?
Souvenons-nous de cet homme dans l'Evangile qui n'avait de cesse de stocker ses récoltes dans ses granges. Puis, soudainement il meurt. Qu'emportera-t-il avec lui ?
Tout vient de Dieu et nous ne sommes que des gérants, responsables certes (la Règle nous le rappelait au ch.32) des biens qui nous sont confiés. Mais ils ne sont que des outils qui nous permettent de les mettre au service de ceux qui nous entourent. Ne soyons pas l'avare de Molière qui ne vit que pour ses pièces d'or.
Ce temps de Carême peut nous inviter à nous débarrasser de l'inutile, à nous alléger en partageant.
Le but étant de nous attacher seulement à l'essentiel : l'amour de Dieu. Qui ne va pas sans l'amour des frères.
« Jésus a dit : ' Nul ne peut servir deux maîtres '. C'est ou bien le ciel ou la terre.... Notre bien, c'est Dieu... La pauvreté doit nous apparaître comme une source de libération, d'ouverture, de disponibilité... (p.402)
Jésus qui s'est fait pauvre parmi les pauvres, ne nous dit pas que la perfection se trouve dans la pauvreté matérielle proprement dite, mais dans la charité, non dans le dénuement pur et simple, mais dans la pauvreté spirituelle. Prise de conscience de sa dépendance totale vis-à-vis de Dieu... (p.408) »*
34. Si tous doivent recevoir également le nécessaire
Comme il est écrit : On partageait à chacun selon ses besoins.[ Ac 4, 35 ] Nous n’entendons pas dire par là qu’on soit partial envers personne — pourvu que non ! — mais qu’on ait égard aux infirmités. Celui qui a besoin de moins, qu’il rende grâce à Dieu et ne s’attriste pas ; faut-il à un autre davantage, qu’il s’humilie de sa faiblesse et ne s’élève pas de la miséricorde qu’on a pour lui. Ainsi tous les membres seront en paix.
Avant tout, que jamais n’apparaisse le vice du murmure, pour quelque raison que se soit, ni dans le moindre mot, ni dans un signe quelconque. Si quelqu’un y est surpris, qu’il soit soumis à une correction sévère.
« ...selon ses besoins » : de quoi ai-je vraiment besoin ? Et si je donnais tout ou partie ce que j'ai en trop ? Le détachement d'objets matériels est parfois difficile mais cela peut être une vraie libération.
Ayons surtout le souci de donner à ceux qui ont bien trop peu.
Se libérer aussi des pensées inutiles et vaines parfois envahissantes ? Faire le deuil de rêves impossibles pour vivre pleinement ce qui nous est donné aujourd'hui. Saint Benoît insiste sur le fait qu'au moins rien n'apparaisse de nos « murmures ». Les Français (entre autres!) sont souvent en train de se plaindre. Rendrons grâce pour ce que nous avons , prions et agissons en faveur de ces populations démunies et qui souffrent de la guerre.
« Quels que soient nos besoins, cultivons l'art d'être toujours contents, toujours reconnaissants à Dieu et à nos frères pour la part qui nous est faite. C'est cette part que nous avons à faire fructifier, pour laquelle il nous sera demandé compte... Toujours rendre grâce... A qui possède Dieu, rien ne manque. » (p.413) *
35. Les serviteurs de semaine de la cuisine
Les frères se serviront mutuellement. Personne ne sera dispensé du travail de la cuisine, si ce n’est pour cause de maladie ou pour s’occuper d’affaires plus utiles. C’est par cet exercice, en effet, qu’on acquiert plus de mérite et un accroissement de charité. On donnera des aides à ceux qui sont faibles, afin qu’ils n’accomplissent pas cette tâche avec tristesse. Tous auront ainsi des aides, selon que le demandera l’état de la communauté ou la situation du lieu....
La cuisine - Les vieux métiers d'Azannes (55) © D.G
On voit ici tout le respect que saint Benoît a pour ses moines. Ses remarques sont à la fois directives et nuancées. On pourrait penser que dans une collectivité, les règles soient immuables et rigides pour préserver l'ordre et l'égalité. Selon Benoît, le travail n'a de sens que dans la mesure où il y a aussi humanité et attention à l'autre. Bien des entreprises ont pris conscience que la bonne santé de l'employé va se répercuter sur la qualité du travail. Tout le monde s'y retrouve.
On voit aujourd'hui les souffrances de pays en guerre où plus rien n'est respecté, où l'homme compte pour peu de chose sinon pour arriver aux fins poursuivies par quelques-uns.
Le projet de saint Benoît repose sur sa vision du Paradis qui n'est pas sans contrainte mais applicable avec une grande fraternité. C'est ainsi que Dieu nous attend.
Toute méditation sur le service est attirante pour un cœur chrétien : il sent que là est la vérité de l'Evangile ; elle lui manifeste aussi à l'évidence combien il est loin d'être un bon et fidèle serviteur. Que de fois nous agissons en mercenaires ! Demandons à l'Esprit de Jésus de nous conformer intérieurement à Celui dont le service a été pour nous la mort sur la Croix. (p.418)*
Saint Benoît détaille ensuite très précisément les fonctions de chacun au service de la communauté en insistant toujours sur les relations fraternelles et sur les besoins de chacun. Le tout, sous la protection de Dieu, en prononçant au moment d'entrer en fonction, un verset biblique : « Tu es béni, Seigneur Dieu, toi qui m'aides et me consoles » (Ps 85) ou « Dieu, viens me délivrer, Seigneur viens vite à mon secours ! »(Ps69)
Puissions-nous, nous aussi, faire ainsi « collaborer » Dieu à notre vie quotidienne !
36. Les frères malades
Avant tout et par-dessus tout, on prendra soin des malades, et on les servira comme s’ils étaient le Christ en personne ; car c’est lui-même qui a dit : J’ai été malade et vous m’avez visité [ Mt 25, 36 ] , et encore : Ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait.[ Mt 25, 40 ]
De nombreux récits évangéliques relatent la grande attention et compassion que Jésus a pour les malades. Cela doit donc être aussi une de nos priorités. Etre malade, c'est être dans l'inquiétude, la douleur souvent. C'est être parfois dépendant. Etre écouté, visité dans ces moments difficiles fait toujours du bien, réconforte, apaise.
Qui visiterai-je aujourd'hui ?
Les malades considéreront de leur côté que c’est pour l’honneur de Dieu qu’on les sert, et ils ne mécontenteront pas par des exigences superflues leurs frères qui les servent. Et pourtant, il faudrait les supporter avec patience, parce qu’on en retire une plus large récompense. L’Abbé veillera donc avec le plus grand soin à ce qu’ils n’aient à souffrir d’aucune négligence.
Comme nous le voyons particulièrement dans ce passage, tous nos actes quotidiens devraient être reliés à Dieu. Servir nos frères c'est servir et aimer Dieu car à l'origine de nos gestes et paroles , c'est Dieu Créateur qui a mis en nous cet amour. Nous n'avons pas spontanément cette conscience du lien qui nous unit à Dieu ...
« C'est un don de Dieu qu'il nous faut cultiver dans la prière. » * (p.432)
RB 37. Les vieillards et les enfants
Bien que l’homme par nature soit porté à la compassion envers les vieillards et les enfants, l’autorité de la Règle doit néanmoins intervenir en leur faveur. On aura donc toujours égard à leur faiblesse, et on ne les astreindra pas à la rigueur de la Règle pour ce qui est de la nourriture ; mais on usera envers eux d’une tendre condescendance, et ils pourront devancer les heures régulières des repas.
Nous avons à porter attention aux personnes âgées et aux enfants qui sont particulièrement sensibles à la relation aux autres et aux bienfaits qu'elle apporte.
La Règle de saint Benoît n'a rien de rigide comme doivent l'être nos comportements qui ont à s'adapter aux personnes et aux situations. Dans une apparente contradiction, la Règle impose la souplesse ! Dans une juste appréciation des circonstances.
Nous avons nos façons de penser et nos valeurs mais soyons aussi à l'écoute des besoins de l'autre.
Des exemples pris dans la vie de Jésus témoignent de sa sollicitude, de sa sensibilité à la souffrance et de ses actions pour redonner joie et vie.
© D.G
« Il y a les faibles par leur âge, les faibles aussi à tout âge... Tous, soyons généreux en même temps qu'indulgents pour les faiblesses d'autrui. La charité arrange toutes choses. » (p.436)*
38. Le lecteur de semaine
La lecture ne doit jamais manquer à la table des frères. Il ne faut pas que le premier venu s’empare du livre et le lise; mais un lecteur entrera en fonction le dimanche pour une semaine entière. Après la Messe et la Communion, il commencera par se recommander aux prières de tous...
Qu’on observe à table un silence absolu et qu’on n’y entende ni chuchotement ni parole, hormis la voix du lecteur. Que les frères se servent mutuellement ce qui est nécessaire en nourriture et boisson ; afin que personne n’ait besoin de rien demander....
Les frères ne liront ni ne chanteront à tour de rang, mais ceux-là seulement qui sont capables d’édifier les auditeurs.
Si l'occasion nous a été donnée de vivre quelques journées dans un monastère, nous avons pu constater les caractéristiques de ce temps du repas en silence « hormis la voix du lecteur ».
Temps où on rend grâce pour le repas partagé mais qui n'est pas un temps de bavardage entre convives. On écoute une musique ou une lecture, souvent celle d'un livre non religieux (vie de saints, témoignages de chrétiens, de vie dans des pays en conflits politiques ou religieux, vie de l'Eglise...). La voix du lecteur doit être audible comme doivent l'être celles de nos lecteurs lors des messes en paroisse.
C'est donc toujours avec soin que sont vécus chaque temps du jour, qu'on mange, qu'on travaille, qu'on se détende ou qu'on dorme. Sous le regard de Dieu.
« Pour le chrétien, pour le moine, il n'y a pas de lecture profane. Ou plutôt, ce qui en soi est profane cesse de l'être du fait qu'il est lu ou écouté avec une mentalité chrétienne... Il y a une manière chrétienne de lire ou d'entendre l'information la plus banale. C'est une parcelle de l'histoire de Dieu parmi les hommes. En l'écoutant, nous ne sommes pas des auditeurs passifs, nous y entrons, nous en devenons acteurs. » (p.436-437) *
39. La mesure de la nourriture
Nous croyons que deux mets cuits doivent suffire à toutes les tables pour le repas quotidien....
Si l’on a un travail plus considérable, il dépendra de la volonté et du pouvoir de l’Abbé d’ajouter quelque chose, au cas où il le juge opportun et en évitant tout excès...
Rien n’est aussi contraire à tout chrétien que l’excès de table, selon cette parole de notre Seigneur : Veillez à ce que vos cœurs ne s’appesantissent pas sous l’excès.[ Luc 21, 34 ]
Toute la vie du moine est prise en compte par saint Benoît. De même, dans notre vie , tout devrait être en harmonie : le travail, les loisirs, les repas, le sommeil... Question de bon sens mais aussi d'équilibre personnel et de cohésion avec notre foi.
Nous prions pour que diminue la faim dans le monde ? S'impose à nous une certaine sobriété et le partage...
Nous prions pour la paix ? Commençons par la vivre avec nos proches...
Nous nous désolons à propos du réchauffement climatique ? Trions nos déchets, utilisons nos véhicules avec modération...
Veillons donc à ce que nos cœurs et nos actes soient en harmonie avec la foi que nous proclamons.
" Quant à l'application, à la mesure à observer, c'est à chacun de voir ce qu'il faut. .. Il faut tenir compte des besoins et des forces de chacun... Permettre aux libertés individuelles de s'exercer afin que tous puissent demeurer dans l'action de grâce et que soit évité le murmure. "* (p.449)
RB 40. La mesure de la boisson
Chacun a reçu de Dieu son don propre : l’un celui-ci, l’autre celui-là.[ 1 Co 7, 7 ] Ce n’est donc pas sans quelque scrupule que nous fixons aux autres la mesure de leur aliment. Néanmoins, ayant égard au tempérament de ceux qui sont faibles, nous croyons qu’une hémine de vin suffit à chacun pour la journée [elle équivalait probablement à un quart de litre]. Que ceux auxquelsDieudonne la force de s’en abstenir sachent qu’ils en recevront une récompense particulière.Si la situation du lieu, ou le travail, ou les chaleurs de l’été demandent davantage, le supérieur en décidera ; mais il veillera en tout à ne pas laisser aller jusqu’à la satiété ou à l’ivresse. Nous lisons, il est vrai, que le vin ne convient aucunement aux moines ; mais comme on ne peut en persuader les moines de notre temps, convenons du moins de n’en pas boire jusqu’à satiété, mais avec modération, car le vin fait apostasier même les sages.[ Si 19, 2 ]
Si les conditions du lieu ne permettent pas de se procurer cette mesure de vin, mais beaucoup moins, ou même rien du tout, les habitants de l’endroit béniront Dieu et se garderont de murmurer ; car c’est là l’avertissement que nous donnons avant tout, qu’on s’abstienne des murmures.
On pourrait considérer que ces remarques ne sont guère essentielles adressées à des moines à priori sages et sobres. Saint Benoît estime pourtant, comme pour la nourriture au ch.39, que tout se tient et que personne n'est à l'abri de se laisser aller. Mais autant il condamne tout excès, autant il respecte chacun. Il faut se rappeler aussi qu'à l'époque de Benoît, les travaux manuels étaient particulièrement durs, travaux des champs en particulier. Le réconfort « d'une hémine de vin » n'était pas un luxe. Mais en tout, il faut garder sagesse et modération.
En ce qui nous concerne aujourd'hui, à chacun de repérer dans sa vie, les modérations à apporter.
Quant aux murmures, les Français devraient bien être à l'écoute de Benoît !
« Il y a quantité d'habitudes qui rythment l'existence quotidienne. Il faut de temps à autre s'examiner pour voir si elles sont selon la raison et selon Dieu et si elles servent notre vie profonde.Nous savons tous qu'il ne faut pas se laisser mener par ses habitudes sans en contrôler le bien-fondé... Nous sommes des fils de Dieu : nous devons agir comme tels. » * (p.451)
RB 41 À quelle heure les frères doivent prendre leur repas
Depuis la sainte Pâque jusqu’à la Pentecôte, les frères dîneront à Sexte et souperont le soir. Durant tout l’été, à partir de la Pentecôte, ils jeûneront le mercredi et le vendredi jusqu’à None, s’ils n’ont pas de travaux dans les champs, ou si la chaleur excessive de l’été ne les incommode pas. Les autres jours, ils dîneront à Sexte...
C’est à l'Abbé de régler et disposer toute chose de telle sorte que les âmes se sauvent et que les frères fassent leur tâche sans motif légitime de murmure...
Les heures de repas sont ajustés en fonction du temps liturgique, de la saison, des nécessités du travail et si besoin selon l'avis de l'Abbé qui doit faire en sorte que le déroulement d'une journée s'effectue dans les meilleures conditions pour tous.
Conseils de sagesse loin d'être appliqués de nos jours dans les entreprises qui ont souvent plus le souci du travail à effectuer que des personnes elles-mêmes.
Le document très officiel Dignitas infinita sur la Dignité humaine publié ces jours-ci par le Vatican attire justement notre attention sur le respect de la vie de tout homme, quel qu'il soit et quoi qu'il fasse. Rien ne justifie la maltraitance, le mépris, la violence et pire la mort.
A lire.
« Que chaque jour se fasse le réajustement de notre vie à la lumière du mystère central de notre vie chrétienne. » (p.460)*
RB 42 Que personne ne parle après Complies
...Tous ainsi assemblés, on récitera les Complies, et depuis la sortie de cet office, il ne sera plus permis de dire quoi que ce soit à personne. Si quelqu’un enfreint cette règle du silence, il sera soumis à une punition très sévère : excepté en cas de la réception des hôtes ou si l’Abbé à un ordre à donner. Même alors, la chose se devra faire en toute gravité, retenue et bienséance.
Ce silence est en harmonie avec l'environnement et la nature où les bruits s'apaisent. Cela devrait être pour nous tous, après une journée active, un temps de calme où on revoit sa journée, ce qui a été bon et dont on peut rendre grâce et ce qui l'a été moins, à améliorer.
Terminer sa journée en regardant à la télévision un film violent ou des inepties n'est pas forcément une bonne idée. Un documentaire enrichissant et apaisant est bien plus profitable. Ou un bon livre. Ou s'asseoir dans son jardin. Privilégier le silence.
« Le vrai silence ne s'improvise pas. Il est le fruit d'une grande fidélité. Cela vaut la peine de s'y exercer, car il crée en nous une affinité avec le monde divin. Travailler son âme pour vivre selon les pensées de Dieu. La nuit est le temps du repos et de la prière. » * (p.468)
Marseille – ND de la Garde © D.G
* Cf. Texte et commentaires de la Règle dans « Quel est l'homme qui désire voir des jours heureux » – P.Denis HUERRE Ed. Saint Léger 2023 Traduit en français par Germain Morin de l’abbaye de Maredsous1944 - Révisé sur la traduction de Philibert Schmitz de la même abbaye , 2023
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:26
Denyse
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