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Les yeux de Mona

LES YEUX DE MONA

Thomas SCHLESSER

Ed. Albin Michel 2024
484 p.

                                         

Thomas Schlesser est historien de l'art, directeur de la Fondation Hartung-Bergman, professeur à l'Ecole Polytechnique.

 Mona, dix ans, est soudainement frappée par une cécité dont l'origine reste mystérieuse puis en une heure elle retrouve la vue avec la menace d'une récidive. Son grand-père Henry, son « Dadé », lui propose, dans une sorte de démarche préventive, de l'accompagner chaque semaine au Louvre, à Orsay, à Beaubourg, afin de découvrir une œuvre d'art qu'elle va longuement mémoriser, qu'il va lui commenter et l'aider à mieux comprendre. Ainsi, pense-t-il, au cas où Mona perdrait définitivement la vue, elle garderait en mémoire « ce qu'il y a de plus beau sur terre ».

Au fil du récit, nous suivons la vie et les découvertes de Mona partageant avec elle, l'initiation au regard que nous pouvons porter sur une œuvre d'art.

 52 chefs d'oeuvre (Boticelli, Rembrandt, Goya, Courbet, Monet, Van Gogh, Klimt, Soulages...) nous sont ainsi présentés successivement et, accompagnés par ce regard d'enfant , nous ouvrent aux faces souvent cachées de tableaux célèbres et au pouvoir de l'art.

 Ce livre au procédé astucieux est captivant et la relation lumineuse entre Mona et son grand-père nous entraîne avec eux et nous poussera très certainement à une autre contemplation personnelle des œuvres d'artistes.

 Sur la jaquette dépliable du livre sont représentées les 52 chefs d'oeuvre.

 DG

 Extraits (p.327 – 334)

 A Beaubourg – Vassily Kandinsky
 Etude pour la couverture de l'almanach Der blaue Reiter - 1911

                       

  • Découvrant le bâtiment avec son grand-père, Mona en fut toute chavirée : ces couleurs vives et ces grands réseaux tubulaires lui donnèrent l'impression d'un immense jouet et elle avait du mal à croire qu'un musée puisse revêtir un aspect si peu sérieux...

  • Ce fut dans une immense galerie des plus classiques qu'il l'emmena voir une petite œuvre sur papier.

  • Un cavalier, muni d'une cape rouge, surmontait un cheval blanc qui s'élançait dans l'espace, bondissant, s'envolant en un mouvement diagonal de la gauche vers la droite de la composition...

  • Vassily Kandinsky....C'est un nom russe précisa Henry. Il est né à Moscou en 1866 et le petit dessin que tu vois là date de 1911....

  • [Mona] : Je vois qu'il y a un homme monté sur un cheval blanc ; il est habillé en bleu avec une cape. Ils ont l'air de partir vers le ciel. Et autour, c'est plus dur à dire. Il y a par exemple des choses noires, comme des bouts de charbon, qui flottent un peu partout et on se demande ce que cela peut être.

  • [Henry] : Oui, c'est impossible de poser des mots là-dessus. L'espace dans lequel le cavalier prend son envol rappelle vaguement des motifs de la nature : un arbre, un ciel parcouru d'un nuage...mais ce sont en fait des formes libres, d'autant plus intrigantes qu'elles n'ont pas l'ambition de ressembler à ce que nous connaissons....

    Ce que racontait Kandinsky... s'il jouait sur l'imaginaire de la conquête spatiale, c'était pour exhorter le monde à se tourner vers le spirituel... Il veut s'adresser à leur âme...

Denyse dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024 - Lu 59 fois - Version imprimable
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