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Mes désirs futiles

 MES DESIRS FUTILES

Bernardo ZANNONI

Ed. La Table Ronde
224 p.
Roman
                

 Ce roman original est « l'autobiographie » d'Archy, jeune fouine mâle. C'est en effet un récit à la première personne où cet animal raconte d'une façon très touchante et insolite les péripéties d'une vie de fouine rejetée par sa mère dans sa jeunesse, vendue à un vieux renard Solomon , collectionneur d'objets humains dont une Bible, qui exploite Archy puis s'y attache. Cela pourrait être un conte pour enfant, mais c'est bien plus que cela : la particularité d'Archy est de réagir en animal qui pense comme un humain. Et même agit comme tel ayant des activités purement humaines, comme cultiver un jardin ou élever des poules, ce qui ne l'empêchera pas dans un élan irrésistible d'en dévorer une.

Tout l'art de l'auteur est de conduire de façon magistrale et naturelle ce tandem animalité et humanité où la jeune fouine va affronter les épreuves de l'amour, de la séparation, de la souffrance, de la haine et de la mort à la fois à son niveau animal mais aussi dans toute la profondeur des sentiments humains jusqu'à la quête de spiritualité et de sens de la vie.

Véritable récit d'aventure où la peur, le courage, les larmes ont leur place ainsi que le face à face final, imprévu mais inéluctable.

Le lecteur est véritablement plongé dans la dure vie d'une fouine et en même temps invité à travers elle, à s'interroger sur la nature humaine et la force de nos désirs pas si « futiles ».

DG

Extraits

¤ Je braquai mes yeux vers le repaire des oiseaux, et la merveille se manifesta sous la forme de trois œufs azur. Je les contemplai un long moment, encore haletant. Mes yeux étaient brillants de joie... Je saisis un œuf et l'observai. Il était chaud. Leroy [son frère aîné] avait chassé un corbeau, moi, trois œufs de rouge-gorge. J'étais un adulte. (p.22)

¤ La terrible découverte de la mort m'ôta le sommeil, me priva de mes forces et me plongea dans un désespoir silencieux. Ce que je voyais me peinait, ce que j'entendais me parvenait distordu par un odieux écho ; mon appétit de la vie avait été éclipsé par la conscience de ma fin.

- ( Solomon) La mort, tu la tues en n'y pensant pas.

Je le regardai.
- Pourquoi ?

- Parce que ce n'est pas maintenant. Si je n'y pense pas moi, qui suis déjà tout décrépit, pourquoi tu devrais y penser, toi ?

    J'allai me coucher dans mon trou. A ces mots une partie de moi avait fait un saut en avant, ma poitrine s'était remplie d'un air neuf. Je me sentis ragaillardi. (p.60-61)  

 

 

 

Mise à jour : Jeudi 9 Février 2023, 15:28
Denyse dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024 - Lu 226 fois - Version imprimable
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