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Mort d'un chartreux

 MORT d'un CHARTREUX
 Gérard VINCENT

 Ed. du Rocher, 2022
139 p.
                    Roman

                         

 Pierre Dambleteuse, ingénieur, après une grave dépression à l'âge de 24 ans, entre comme moine au monastère de la Grande Chartreuse. Vingt-sept ans plus tard, il y décède d'une tumeur au cerveau.

Son abbé retrouve le journal de Pierre rédigé la dernière année de sa vie, et contrairement aux habitudes cartusiennes de ne rien garder, il confie au frère de Pierre ce cahier où sont consignées, en de brefs chapitres, les pensées qui l'habitent.

Souvenirs de jeunesse et d'amours passés, courriers et rencontres au parloir qui lui ont fait garder un lien précieux avec l'extérieur, réminiscence de poèmes et bien sûr, ce qui l'attache profondément à ce lieu où il savoure « avec gratitude des instants de paix », le Christ au cœur de sa vie. Mais toujours avec délicatesse, mots effleurés, sobres, pudiques. Le passé, le quotidien, la vie du monde , la foi s'entremêlent comme en urgence de rassembler en soi ce qui le constitue.

 Ces confidences d'un homme au seuil de la mort en un lieu où il a déjà tout quitté pour y chercher Dieu et peut-être y trouver l'essentiel, soulignent combien les mots, et notamment la poésie, peuvent aider à voir plus clair en soi et à mesurer combien l'instant présent est précieux.

 « Notre avant et notre après ne doivent pas trop nous préoccuper. Nous n'avons pas vraiment de prise réelle sur leur réalité ultime. Mais notre présent, notre maintenant, nous devons le servir, le nourrir, le chanter, le glorifier. » (p.91)

 Un roman ? Pas si sûr. Des évocations ne trompent pas quant à la connaissance de l'auteur du milieu chartreux. Le lecteur suit en tous cas cette fin de vie avec intérêt et compassion. Et les fruits d'une lecture sont parfois inattendus.

 DG

 Extraits.

 - C'est une chose terrible que cette angoisse qui met en déroute le corps et l'âme. Et mensonge sans doute cette sagesse qui prétend aborder avec sérénité les ultimes rivages de la vie alors que Notre Seigneur lui-même au Jardin des Oliviers a sué une sueur de sang. (p.48)

 - Quand on aime le Christ, quand on est sûr qu'il est le cœur brûlant du monde, son noyau indestructible, qu'il est le Vivant, le Présent, et que l'on se retourne sur sa propre vie, on est saisi de honte et d'effroi en songeant que la majeure partie de son temps on l'a, distraction ou oubli, passé si loin de lui. (p.56)

« Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle à laquelle aucun vivant ne peut échapper. »    (St François d'Assise, cité p.49)

 

 

 

 

Mise à jour : Dimanche 10 Septembre 2023, 19:06
Denyse dans 08- ARCHIVES - Règle de Saint Benoît - Texte et commentaires ch.1 à 42 - Lu 316 fois - Version imprimable
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