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Quand Dieu ne répond pas

Pierre COULANGE

 Quand Dieu ne répond pas
Une réflexion biblique sur le silence de Dieu

Pierre COULANGE

 Ed. du Cerf , 2013
 232 p.

          

 Ce titre très explicite qui soulève un point fondamental de notre foi en Dieu relève un défi considérable face au lecteur qui lui,  attend une réponse de l’auteur de ce travail de réflexion biblique.

Car c’est bien une des grandes questions qui parcourt la Bible où des grands personnages comme Moïse, Isaïe, Job et Jésus y compris se trouvent confrontés à des moments cruciaux de leur vie, au silence et à l’apparente absence de Dieu. Les psaumes ne cessent d’évoquer ce désarroi qui conduit bien des hommes d’aujourd’hui à ne plus croire du tout en l’existence de ce Dieu trop discret.

 Le cheminement que Pierre Coulange nous propose va éclairer un peu notre lanterne en remettant en particulier Dieu à sa place et l’homme à la sienne. Et la parole de Jésus « Vos pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes » (Matthieu 16,23) nous le rappelle bien.

 On lit avec grand intérêt , captivé même par l’enseignement très abordable de Pierre Coulange qui sait, avec des mots simples, aborder ce sujet difficile et nous faire traverser des passages bibliques fort instructifs. Il n’aura pas réponse à tout car on ne peut, (même si on est docteur en théologie comme l’est l’auteur !) percevoir en notre humanité actuelle Dieu en pleine lumière. L’amour de Dieu pour l’homme et sa pédagogie divine gardent une part de mystère, dérangeant sûrement, mais qui a quelque chose à voir avec la transcendance de Dieu qu'on ne peut humainement appréhender et notre liberté, condition de tout amour véritable.

 DG
 
Extraits

« Où est-il ton Dieu ? » (Ps42,11)

Le silence de Dieu renvoie à l’expérience du priant : lorsque celui-ci est confronté à la détresse et se tourne vers le Seigneur, il éprouve douloureusement l’obscurité de la relation. Le plus souvent, il n’obtient pas de réponse (Ps55)… Cela n’implique pas l’absence de Dieu… Le priant ose néanmoins entrer en relation avec celui qui demeure invisible...Au lieu d’absence, il faudrait plutôt parler de distance (p.9-10)

- « On veut un Dieu politiquement correct, démocratiquement acceptable, humanitairement irrépochable. Celui-ci étant nettement défaillant, on le chasse. On l’exclut. Il est humainement infréquentable. Il est coupable de non-assistance d’humanité en danger, de silence complice devant la souffrance , d’absence inadmissible alors qu’on avait besoin de lui, de démission irresponsable devant sa propre création ».(B. Vergely) (p.11-12)

-« Dans la dynamique de la Révélation chrétienne , le silence apparaît comme une expression importante de la Parole de Dieu. » (Benoît XVI) (p.25)

 - Toute la difficulté est de retrouver dans les expériences de la vie, l’intervention souvent cachée de Dieu et c’est ce discernement qu’il s’agit d’éclairer (p.51)

Il ne faut pas renoncer à voir Dieu à l’œuvre mais à identifier sa présence dans le monde... sous le langage des évènements et de l’expérience

 - Dieu semble donc préférer la discrétion d’une présence voiléeIl se manifeste parfois par un murmure intérieur, non pas perçu par les sens, mais par le plus intime de la conscience. (p.60)

- On peut aussi y voir un silence de transcendance, un temps de préparation pour accueillir la sagesse divine.Un silence est requis qui va laisser place à la parole toute puissante. (p.63)

« On peut dire que trouver Dieu consiste à le chercher sans cesse… C’est là vraiment voir Dieu que de n’être jamais rassasié de le désirer...Dieu est l’éternellement cherché » (Grégoire de Nysse – Hom 2, 801) p.120

-  
Dieu se révèle et parle sans que les personnages en aient pleine conscience. Ainsi le songe de Jacob qui réalise seulement après coup que Dieu était à ses côtés.

      « En vérité, le Seigneur est en ce lieu et je ne le savais pas ! » (Gn28,16) (p.177)

Le silence est inhérent à l’expérience de Dieu. Obscurité et sécheresse sont un chemin de foi, de découverte du Tout-Autre, chemin de perfection et de purification et tandis que la nuit est perçue comme une épreuve, elle n’en est pas moins une œuvre de la miséricorde… On ne peut comprendre Dieu-amour indépendamment de son caractère fondamentalement caché.

       « Ô nuit qui m’as guidé ! »
(St Jean de la Croix – La montée du Carmel, str.5) p 211

 

Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:58
Denyse dans 02 - LIVRES recensions - Archives - Lu 1331 fois - Version imprimable
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