Ed. Artège, avril 2013

129 p.                                                                 

                                                                                                       

Il est toujours bénéfique de lire des vies de saints, car comme le souligne dans sa préface Mgr Aillet, évêque de Bayonne, les saints sont des « maîtres dont la vie a quelque  chose à dire, aujourd’hui… Anthelme est capable de nous rejoindre tous et chacun… en notre troisième millénaire assoiffé, souvent sans le savoir, de la vérité et de l’amour.  »
Cet ouvrage n'a pas d'autres prétentions que de nous raconter fidèlement la vie de saint Anthelme. Et il le fait bien, clairement. On sent l'auteur attaché à la personnalité d'Anthelme et on lit avec beaucoup de plaisir cette aventure humaine et spirituelle. Guillaume d'Alançon nous ouvre aussi un peu, à travers cette vie de moine pour qui Dieu compte avant tout,  à la spiritualité des Chartreux. L'auteur les connaît bien ; il est pour le lecteur un bon guide.

 

Chartreux du XII° siècle, Anthelme (1107-1178) fut prieur de la Chartreuse de Portes puis de la Grande Chartreuse et à l’origine, du premier chapître général des Chartreux (1142) où les expériences, les forces et la réflexion des moines de diffèrents monastères se mutualisèrent. Ceci est devenu courant de nos jours dans les Ordres religieux.

Digne fils de saint Bruno, Anthelme premier « Général » des Chartreux, fut un prieur et un moine remarquable.  Sa vie relatée vers 1190 par son secrétaire, le chapelain Guillaume*, en fait largement état sans verser dans l’excès de louange. L’auteur s’y réfère donc largement car à 800 ans de distance, les traces écrites originales sont rares et précieuses.

Anthelme a désiré toute sa vie, du moins dès l’âge de 30 ans où une visite à la Chartreuse de Portes l’a conquis, donner sa vie à Dieu dans le silence et la solitude et comme saint Bruno avant lui, il a dû bien souvent combattre les sollicitations pour préserver sa vocation de solitaire chartreux.

Il faudra d’impératives nécessités ou le devoir d’obéissance au pape pour lui faire accepter à plusieurs reprises des responsabilités qui le tirent de sa cellule. C’est ainsi qu’en 1162, il est nommé évêque de Belley. Il sera pour son diocèse un modèle de sainteté, ce qui ne veut pas dire qu’il ne s’y fera que des amis. Cela aussi est évangélique. 

Il meurt en 1178. Ses reliques sont exposées à la cathédrale de Belley.

 D.G

* Le chapelain Guillaume, Vie de saint Anthelme, évêque de Belley, chartreux – Imprimerie du Bugey, 1978 – Document écrit entre 1190 et 1200.

 

 

« Anthelme rénove et développe les infrastructures indispensables au bon fonctionnement du monastère. Il fait construire des granges pour les troupeaux et améliore considérablement l’irrigation vers les cellules du cloître. » (p.40)

 

« Bon pédagogue, il affine son discernement au contact des saintes Ecritures, en écoutant, conseillant et réconfortant ceux qu’une souffrance afflige. Familier de la douceur…, si nécessaire, il use de fermeté et de sévérité. » (p.45)

 

« Il est dit qu’Anthelme, rouge de confusion, se rangea humblement à la décision pontificale et accepta d’obéir. Alexandre III le consacra évêque lui-même … le 8 septembre 1163, en la cathédrale de Bourges. Anthelme avait 56 ans… Il est remarqué par sa familiarité avec les Saintes Ecritures et impressionne par la manière avec laquelle, il les met en lien avec l’actualité de l’Eglise. » (p.93)