S'identifier


LE VENT LEGER

Jean-François BEAUCHEMIN

Editions Québec Amérique, 2023
183 p.

                                              

Nous sommes au Québec  en 1971. Léonard, quinze ans, vit une existence paisible à la campagne au sein d' une famille composée de six enfants et de leurs parents. Les frères et sœurs s'entendent à merveille et sont en harmonie avec leur père très attentionné, aimant la musique et poète à ses heures . Mais leur maman jeune encore, très douce, souriante, discrète est atteinte d'un cancer .

Léonard nous évoque avec une grande sensibilité leur vie familiale entre bonheur et chagrin, entre rêves et angoisses avec une délicatesse extrême et un amour filial et fraternel extraordinaire.

Leur vie à huit ne tient plus qu'à un fil, à la respiration de leur mère. La mort imminente est omniprésente dans le cœur très éprouvé des enfants qui, pourtant continuent à s'émerveiller de l'instant présent. Existence toute simple de cette famille qui « marche en dépit de tout à la rencontre de la beauté » et qui se forge solidement, on n'en doute pas une seconde, un avenir où un vent léger soufflera toujours sur leurs vies quoiqu'il arrive.

C'est magnifique et lumineux, grave et léger. L'humour et l'imaginaire innés des enfants les sauvent parfois de la douleur.

Un auteur québecois d'un grand talent largement reconnu qui nous livre un « roman familial , une histoire d'amour » comme il le dit lui-même.
Courts chapitres, sorte de photos de moments familiaux qui se succèdent et dont l'ensemble constitue une histoire qui n'est pas autobiographique mais reflète l'esprit et la pensée de cet auteur apprécié à travers le monde.

DG

Extrait

Presque toute notre pensée s'expliquait par la joie. La malchance, les éraflures aux genoux, les effondrements, certains ciels de catastrophe, les portes refermées sur la nuit noire, rien de tout cela ne venait à bout de notre émerveillement devant le spectacle d'un renard croisant notre chemin dans le sentier, de la courbe harmonieuse d'une colline, ou d'une étoile placée à la verticale de la maison. Maman, qui s'étonnait de notre prédisposition pour le bonheur, allait trouver notre père au salon et lui demandait intriguée et réjouie : « Mais comment est-ce possible ? On dirait que la tristesse n'a pas de prise sur eux. » Papa, initié par Nietzsche aux subtilités philosophiques, répondait : « Oh, fie-toi sur moi : ils peuvent être tristes, plus tristes qu'un jour de pluie. Seulement la beauté les guérit de tout. » (p.23)

Denyse dans 01 - LIVRES - REVUES - Résumés, extraits...2016-2024 - Lu 45 fois - Version imprimable
Article précédent - Commenter - Article suivant -

Contact

Par E-mail

.

Mes liens

Voici quelques sites de référence que je vous conseille vivement.

Mes liens