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Toi qui as soif de bonheur - Jean-Pierre Longeat

 Toi qui as soif de bonheur

Méditations d’un  moine sur le désir d’être heureux

 Jean-Pierre LONGEAT

Mediaspaul 2014

111 p.


                                       

 Un petit livre qui fait du bien, qui n’élude pas les difficultés de tout un chacun à être vraiment heureux. Il y a tant d’obstacles sur le parcours hors de soi et en soi.

Mais c’est bien le désir d’être heureux qui nous pousse à améliorer nos conditions de vie (et celle des autres) , à relativiser nos problèmes tout en gardant une espérance de jours meilleurs.
Il faut évidemment que le désir existe en nous. C’est le moteur essentiel pour aller de l’avant.

Il faut aimer : soi-même et les autres. Pas si facile.

Il faut donner un sens à ce que nous vivons. A court terme mais surtout à long terme, ce qui de nos jours n’est pas évident tant les situations familiales et professionnelles peuvent être remises en cause.

Mais quoiqu’il nous arrive, la rencontre avec le Christ et son message peut être ce fil conducteur à ne jamais lâcher même et surtout dans la nuit.

C’est le témoignage que nous livre avec clarté l’auteur, moine bénédictin qui fut Abbé du monastère de Ligugé dans le Poitou. On le sent tissé d’expériences personnelles, de partages, d'écoutes.
Ce livre peut nous aider quand on a « soif de bonheur ». On peut en effet mourir de soif.
Mais voit-on toujours le verre d’eau à coté de soi ?

DG

 Extraits.

 Se perdre soi-même, c’est accepter de ne pas savoir tout à fait qui l’on est, et devenir ce que l’on est sans s’aggripper à l’illusion que l’on a de soi. Par là s’opère  une réconciliation avec son être profond, même si cela passe par une perte de ce que l’on croit être soi. (p.45)

 Il y a une nécessaire préservation de soi car on peut être menacé par autrui. Il ya débat entre le devoir de ne pas se laisser soi-même réduire complètement à rien et celui de répondre à l’autre qui a besoin et qui nous appelle, entre la nécessité de préserver sa vie et l’appel à perdre sa vie. Il y a quelquefois des décisions douloureuses à prendre…(p.63)

 Il est incontestable que tout amour comporte une part de souffrance, parce que l’on a une attente vis-à-vis de la personne que l’on aime d’amour ou d’amitié profonde et cette attente n’est pas toujours comblée. On est touché, déstabilisé par l’inquiétude d’un retard sans explication, par un mot sur le sens duquel on s’interroge, par un manque d’attention. La relation est marquée par un sentiment qu’on appelle la crainte… crainte de perdre quelque chose, de ne pas être à la hauteur ou de se perdre en route. (p.77)

 La Bible se fait l’écho de nos interrogations sur la nature de l’être humain : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,[pour que tu en prennes souci ] ? » (Ps8). Je reste pour ma part face à un grand mystère quant au projet de Dieu. On le connaît d’autant moins que nos savoirs nous montrent sans arrêt combien les limites de la création sont toujours repoussées. (p.94)

La relation avec celui que l’on nomme Dieu me laisse une grande capacité d’exister en tant que moi-même, sans pression de sa part sur moi, donc dans une relation libre qui non seulement me fait grandir mais permet que je devienne un collaborateur de son œuvre… L’homme n’est pas invité à prendre la place de Dieu, mais à être son icône, par laquelle se diffuse l’autorité divine… Mais l’homme est libre de refuser cette image et de faire des choix contradictoires…(p.98)

 Jean-Pierre Longeat est l’auteur d’autres livres sur la vie monastique en particulier.

Notamment : «  24 heures de la vie d’un moine » (Seuil, 2008)

                       

Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:52
Denyse dans 02 - LIVRES recensions - Archives - Lu 1302 fois - Version imprimable
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