La Méditation - Fabrice MIDAL
PUF 2014 – Coll. Que sais-je ?
125 p.
Fabrice Midal est philosophe , écrivain et fondateur de l'Ecole occidentale de méditation.
On connaît les qualités indéniables de cette collection mais ses limites aussi rendant souvent les explications très concentrées et parfois difficiles à suivre. Résumer ce thème de « La méditation » en une centaine de pages, en allant à l’essentiel le plus clairement possible n’est pas chose facile. Sujet assez à la mode, pratiqué par des croyants ou des incroyants, guidés par des spécialistes de longue date ou par des charlatans, nous croyons connaître plus ou moins cette pratique bien vue dans nos sociétés contemporaines. Certaines entreprises y voient même là un exercice sympathique et déstressant, qui peut rendre plus performant son personnel. Pourquoi pas ?
Ce petit livre va nous aider à revenir aux origines orientales de cette pratique, détailler les diffèrentes formes de méditation et les textes fondateurs. La sensibilité orientale n’est pas celle de l’Occident et il peut sembler ardu de comprendre véritablement cette démarche.
On peut très certainement l’adapter suivant les lieux , les personnes et les objectifs qu’on poursuit d’autant qu’on la retrouve dans la plupart des grandes traditions spirituelles de l’humanité mais une formation théorique minimum semble nécessaire avec quelques points de repère . Et il semble qu’elle ne peut faire que du bien à nos sociétés occidentales déboussolées. Vous avez déjà dit sans doute ,dans certaines circonstances, qu’il fallait « être zen » ou peut-être avez- vous acheté ces « mandalas » très dans le vent, à colorier pour vous détendre ?
Cela a un certain rapport avec notre sujet mais un peu comme si une personne se disait croyante alors que de l’histoire sainte, elle ne connaît que la crèche.
Les pratiques méditatives, c’est tout un monde et à la fois une grande simplicité.
La lecture de ce petit livre demande un petit effort mais c’est une approche intéressante et claire. Il ne vous restera plus ensuite qu’à trouver un bon maître et pratiquer !
- La méditation vient d’Orient et plutôt du bouddhisme (p.4)
- Le terme de « méditation » vient du latin meditari = prendre soin, qu’on retrouve dans le mot « mode » (=manière d’être) ou « médecin ». ..C’est un souci d’attention [à soi-même ou à l’autre]. (p.7)
- Méditer signifie habiter pleinement sa vie, cultiver son existence… faire l’épreuve de la vérité de notre être (= pleine conscience). (p.7-8)
- La posture, en nous aidant à entrer en rapport à notre corps dans sa droiture et sa dignité, favorise la clarté et la solidité de notre esprit. (p.18)
- Le sens de l’attention propre à la méditation consiste à être pleinement détendu et ouvert à ce qui est, tel qu’il est, et nullement à se contracter. (p.19)
- Le plus fertile support est la respiration… qui a comme premier atout d’être naturelle et toujours en mouvement. En posant l’esprit sur [ce] point donné, on vise à dissoudre temporairement la confusion, les tourments émotionnels et le bavardage mental et conduit ainsi à une forme de tranquillité pouvant être très profonde. (p.22)
- « Mantra » : signifie « ce qui protège ». Pratique impliquant la récitation d’un même mot, ou d’un ensemble de termes, et sensé protéger de l’agitation, de la torpeur, de l’illusion, de l’ignorance. Chaque mantra est lié à une modalité d’être : tendresse, courage, laisser-être… (p.34)
- « L’amour bienveillant » : le cœur de ces pratiques est de libérer l’amour bienveillant, d’abord comme accueil entier de ce qui est, une manière fondamentale de dire « oui » à la vérité de l’être de chacun ; c’est comme une chaleur qui réchauffe… une ouverture libre de toute saisie, de toute crispation.
Il est recommandé de commencer cette pratique par soi car c’est à partir d’un sentiment d’amitié envers soi que l’amour peut irradier avec justesse …Il peut alors s’adresser à nos proches auxquels nous souhaitons d’être heureux, satisfaits et en paix. Puis à tous les êtres… (p.37)
- Le bouddhisme n’ a pas de textes sacrés… il décrit des pratiques et met d’abord l’accent sur l’expérience qu’il cherche à transmettre. Pratiques qui vont s’accorder avec le quotidien (p.41-42)
- Aujourd’hui, le principal malentendu est de vouloir faire de la méditation un outil de bien-être… C’est profondément trompeur (p.64) … Le sens même de la méditation … qui n’est pas un confortable anesthésiant… consiste à entrer en rapport direct avec ce qui se passe, à apprendre à le regarder avec une bienveillante neutralité… Méditer nous ramène en notre demeure et va nous permettre de prendre des décisions justes sans être dépendants des uns ou des autres ou de manipulations diverses. (p.68)
- Découvrir la paix (p.71) : La paix que favorise la méditation n’est pas une absence de conflits, de tension, de douleurs, mais un autre rapport libre et courageux à eux.
- Des chrétiens pratiquent la méditation pour enrichir leur foi. C’est aujourd’hui principalement au sein du dialogue interreligieux monastique (DIM) que les échanges les plus profonds ont lieu, par exemple lors de retraites communes entre moines bénédictins et bouddhistes zen du Japon.
- Dans la méditation, on découvre que, loin d’être le centre du monde, on y est d’emblée relié et responsable. (p.104)
(On pense évidemment à la « maison commune » évoquée par le Pape François.)
DG
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:50
Denyse
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