Samedi 05 Novembre 2016
Petit pays
Ed.Grasset, 2016
Dès les premières pages, Gaël-Gabriel nous entraîne « au début de la fin du bonheur » dans son pays natal du Burundi et évoque à travers son regard d’enfant sa vie quotidienne faite en effet de mille petits bonheurs. Mais l’harmonie familiale se disloque et la guerre ethnique hutus-tutsis transforme ce coin de paradis en enfer.
Voilà un livre très attachant , émouvant par sa simplicité et sa vérité. Belle écriture aussi qui sait traduire les émotions de l’enfance, ses peurs et ses valeurs. Le drame rwandais qui se propage au Burundi en 1995 est évoqué à hauteur d’enfant et nous permet de mesurer le désastre qui s’est abattu sur tant d’innocents. La situation des blancs était aussi très menacée.
Désormais, quand on interroge les gens du pays en leur demandant si « ça va ? », on les entend désormais répondre « ça va… un peu . »
« J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. » (G.F)
"J’ai beau retourner mes souvenirs dans tous les sens, je ne parviens pas à me rappeler clairement l’instant où nous avons décidé de ne plus nous contenter de partager le peu que nous avions et de cesser d’avoir confiance, de voir l’autre comme un danger, de créer cette frontière invisible avec le monde extérieur en faisant de notre quartier une forteresse et de notre impasse un enclos. Je me demande encore quand, les copains et moi, nous avons commencé à avoir peur. " (p.80)
DG
11.2016
Mise à jour : Dimanche 10 Novembre 2024, 13:39
Denyse
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Vendredi 02 Septembre 2016
Athos, la Sainte Montagne
Ferrante FERRANTI
Ed. Desclée de Brouwer, 2015
161 p.
12 pages centrales photos couleur
C’est avec plaisir et intérêt que, par la lecture, nous accompagnons l’auteur dans son pèlerinage au Mont Athos d’un monastère à l’autre sur cette péninsule grecque plongeant dans la mer Egée.
Le regard du photographe mais aussi celui du pèlerin très respectueux des moines et des lieux nous permettent une découverte très sensible de ces monastères orthodoxes que ne peuvent fréquenter que les hommes. Ils sont aujourd’hui plus de 2000 répartis dans une vingtaine de monastères sur cette Sainte Montagne, véritable forteresse spirituelle.
Une rupture hors du commun, une vie (presque) hors du monde car toute tournée vers Dieu rendent ces hommes un peu mystérieux, certains tout à leur prière indifférents à celui qui passe, d’autres très accueillants et attachants. L’implantation des batiments de la Sainte Montagne, Grande Laure ou petit skyte , l’environnement sauvage et marin, la très belle liturgie orthodoxe renforcent cette impression d’un lieu à part, déjà un peu dans les cieux.
La vie de ces moines est rude mais leurs sourires, leurs rires, leur bienveillance mentionnés dans ce reportage, nous rassurent. Des hommes tout de même mais des hommes de Dieu.
Extraits.
- La Sainte Montagne incarne la plus haute forme de vie spirituelle des traditions byzantines, avec l’hésychasme et la philocalie. L’hésychasme est une forme de méditation dont la tradition s’étend du V° au XVIII°s. La prière perpétuelle(Prière de Jésus) en est le fondement et repose sur la contemplation en insistant sur le silence, la retraite et la rupture de tout commerce avec le monde…
La philocalie est un recueil de textes patristiques sur la prière spirituelle et la garde du cœur. (p.40)
- Ce qui fait la Sainte Montagne, ce sont les saints moines qui y ont vécu et qui y vivent . Tous les moines regardent le mont Athos. Il est pour nous une vision de paix, le moyen d’accès à la toute-puissance divine… C’est la stabilité. (p.52)
- Dès l’aube, le katholicon se prépare aux nouveaux rituels. Tous les moines défilent devant l’iconostase, suivis par des pèlerins, dans le froissement des feuilles de laurier séchées. Tandis que Séraphim et un acolyte remettent de l’huile dans les veilleuses, le thuriféraire au nez aquilin, revêtu d’une chasuble d’or, déploie deux lutrins soutenus par des serpents entrelacés, incrustés de nacre. Sur l’un d’eux, il dépose une icône de la Sainte Trinité. (p.98)
==>>Un film de 52 mn, en DVD, de Yvon Bertorello et Eddy Vicken , « Mont Athos, la république des moines » complètera grandement et agréablement notre « voyage ».
DG
© D.G
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:46
Denyse
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Vendredi 26 Août 2016
Collection "Sagesse des Chartreux "
164 p.
Chez le chartreux qui a une vie très solitaire mais cependant vivant en communauté, ce point du discernement est particulièrement important. « Discerner », c’est à partir d’une situation donnée et ce qui l’entoure, savoir distinguer le bien du mal (souvent dissimulé), être suffisamment perspicace pour identifier la voie la meilleure. Une recommandation est faite pour y aider : se faire accompagner par un directeur spirituel et bien sûr se laisser conduire par l’Esprit.
C’est d’abord par la prière que notre vie intérieure se fait de plus en plus docile à l’Esprit. Et c’est par là que l’auteur aborde son livre.
" Outre le don de la grâce,sanctifiante, nous avons reçu, comme partie de l’équipement nécessaire pour vivre notre vie d’enfants de Dieu, une sensibilité nouvelle qui nous ouvre à l’action de l’Esprit." (p.20)
L’Esprit ne nous est pas extérieur, c’est au contraire notre Maître intérieur qui, pour agir, a besoin d’un silence extérieur, d’un désencombrement de nos préoccupations trop humaines.
Le silence intérieur aussi est nécessaire pour être capable d’ « écoute tranquille du cœur », d’attention, d’abandon . « Notre silence n’est pas quelque chose de négatif, mais une réceptivité positive. » (p.35)
« L’homme de Dieu mérite de devenir, non pas Dieu, certes, mais cependant ce que Dieu est. » (p.42)
L’homme subit de nombreuses influences de toutes sortes en particulier le milieu social et familial laisse des traces indélébiles. Mais il y a aussi des facteurs biologiques, psychologiques, spirituels.
Pour suivre le Christ ou plutôt marcher avec lui suppose de discerner les signes opérés par Jésus, ce qui n’est donné qu’aux « pauvres et aux simples ». Ce sont bien des caractéristiques de la vie cartusienne mais aussi du choix à faire par tout chrétien. « C’est quand je suis faible, qu’alors je suis fort » proclame saint Paul qui aime juger l’arbre à ses fruits.
On peut distinguer trois critères principaux de discernements (p.55)
- La vérité dans notre attitude envers Jésus.
- La puissance de l’Esprit qui dépasse la sagesse humaine.
- L’amour, fruit de l’Esprit : patience, bonté,bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi.
« Le signe auquel tous nous reconnaissent pour les disciples de Jésus, c’est l’amour que nous avons les uns pour les autres » (Jn 16, 13-14)
A chacun dans le secret de son cœur de répondre à cette question.
Les ruses de « l’Adversaire » sont clairement dites et ne sont pas inutiles à relire.. Le moine chartreux, auteur de ce livre nous propose un tableau comparatif concernant nos attitudes les unes bonnes, les autres mauvaises. On s’y reconnaîtra sans doute.
*
DG
* ©DG – Chartreuse de Sélignac (Ain)
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:47
Denyse
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Dimanche 31 Juillet 2016
Cette obscure clarté
Cette obscure clarté
Colette Nys-Mazure
Ed. Salvator, 2015
188 p.
« Heureux ceux qui pleurent… »
Comme on ne voit une lumière que dans la nuit et non de jour, la ligne de conduite de l’auteur est de tenter de voir un peu plus clair dans les obscurités de sa vie et avec elle de nous entraîner à clarifier aussi ce qui nous pèse, nous emprisonne.
*
Abbaye cistercienne de Tamié
Vie joyeuse ou douloureuse dont on peut (presque) toujours trouver les fruits. Regard d’amour et de miséricorde tel que nous l’enseigne Jésus par sa vie.
Colette Nys-Mazure n’est pas pour rien membre de l’Académie catholique de France.
De la joie simple
Venus au monde
Nus
Recroquevillés
Poings fermés
Nous avons tant appris
Année après année
Nous avons déployé
Nos corps et nos cœurs noués
L’âge venu
Nous voici vulnérables
Dépourvus
Comme au premier jour
p.28
DG
* © D.G – photos ne figurant pas dans le livre.
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:47
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Jeudi 09 Juin 2016
Pourquoi je suis moi ?
Les grandes questions sur l’être humain éclairées par un regard chrétien.
Editions Bayard Jeunesse 2013 – Collection filotéo.
135 p.
Voici un livre qui devrait fort intéresser les jeunes adolescents. A cet âge se posent déjà les questions fondamentales de ce qu’ils sont pour eux-mêmes, pour leurs proches, leurs copains et quel sens ils souhaitent donner à leur vie. Sont-ils maîtres de tout ? Quels choix possibles dans leurs attitudes, leurs activités, leurs limites et pourquoi opter pour ceci plutôt que pour cela dans ses amitiés, son travail, ses loisirs, sa foi…
*
ill. p.125
Bien illustré, aux caractères et couleurs variés, plein d’humour, les jeunes seront certainement séduits d’emblée. La connotation chrétienne est claire (le magazine Filotéo qui édite ce livre est expert en la matière) mais vient tout naturellement s’insérer à la réflexion proposée.
- Filles, garçons qui sommes-nous ?
- La famille, que du bonheur ?
- L’amitié c’est pour la vie ?
- Qu’est-ce qui rend heureux ?
- C’est quoi l’amour ?
- Pourquoi a-t-on peur ?
- Cela veut dire quoi réussir sa vie ?
Pour les jeunes à partir de 8-10 ans.
Et pour les adultes qui ont le souci d’écouter et d’accompagner les légitimes interrogations des jeunes qu’ils côtoient. Ou tout simplement pour faire le point très agréablement sur les questions que peut se poser cette jeunesse qui nous déconcerte parfois. Et leurs questions ne sont-elles pas aussi parfois les nôtres ?
DG
* © D.G
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:48
Denyse
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Dimanche 22 Mai 2016
Trouver le juste équilibre
Vers une vie épanouie
Anselm GRÜN
145 p.
On ne présente plus Anselm Grün, moine bénédictin, docteur en théologie, et ses nombreux livres très accessibles qui abordent entre autres nos questions sur le bien-vivre et l’équilibre personnel. Allez faire sa connaissance sur Goggle et vous saurez (presque) tout sur l’homme et sa mission de thérapeute et d’écrivain chrétien.
« Toujours sur le métier, remettez votre ouvrage », rappelle un dicton. C’est un peu l’impression qu’on a en lisant ce petit livre d’Anselm Grün : thèmes connus et traités par de multiples auteurs. Un de plus ? Rien de plus ? Et pourtant on lit avec intérêt ces remarques simples et de bon sens qu’il fait bon se remémorer régulièrement tant il est difficile en effet dans nos vies de trouver le « juste équilibre », toujours d’ailleurs à réajuster. Vais-je avoir une vie véritablement épanouie si je donne de mon temps sans compter ? Si je laisse de coté mes proches pour œuvrer dans une association humanitaire ? si l’ardeur de ma foi me bouche les yeux et les oreilles sur celle des autres ? Si je ne m’aime pas … oui, oui, cela existe comme d’autres s’aiment un peu trop !
- Celui qui travaille à son rythme peut œuvrer de façon efficace et durable. Le rythme sauvegarde notre vitalité. (p.59)
- La discipline fait aussi partie du respect de la mesure… [Cela] signifie prendre en main sa vie, l’organiser… Celui qui prend tout en même temps dans ses mains présume de ses forces. Il ne peut apprécier… Il veut tout avoir et finit par ne rien recevoir. (p.51)
- Un grand nombre de gens ont mauvaise conscience de poser des limites ou de dire non… Cette mauvaise conscience ne se laisse pas facilement apaiser. Derrière la mauvaise conscience se cache une prétention démesurée, notamment celle qui nous impose de vivre notre vie sans avoir rien à nous reprocher et devant plaire à tous. (p.38)
- Il y a deux attitudes que nous pouvons apprendre de Jésus pour trouver la paix. La première est la douceur… Est plein de douceur celui qui a le courage de rassembler tout ce qui est en lui ; succès, échecs, le bien que j’ai fait mais aussi les fautes, mes sentiments et ma raison…. [ Certains] ont peur que les autres découvrent l’envers du décor.
La seconde attitude est l’humilité… Courage de pénétrer dans sa propre profondeur… et de me prendre tel que je suis… L’humilité conduit à la sérénité. (p.119-120)
DG
23.05.2016
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Lundi 25 Avril 2016
La République, l'Eglise et l'Islam
Rachid BENZINE – Christian DELORME
Editions Bayard, 2016
Voici un livre relativement court qui aborde trois grands thèmes et c’est une prouesse de gérer aussi clairement ces sujets que l’actualité rend brûlants et sources de nombreuses et graves polémiques. Rachid Benzine est islamologue et enseignant , Christian Delorme est prêtre catholique du diocèse de Lyon. Spécialistes tous deux de l’islam en particulier, les analyses qu’ils nous proposent sont le résultat d’un travail commun de vingt ans .
En près de cinquante ans, l’islam est devenu la deuxième religion de notre pays et associée à bien d’autres paramètres nouveaux, elle a contribué en effet à une véritable « révolution française » qui nous touche dans notre quotidien , nous déconcerte et nous incite à la réflexion et au discernement.
Pas à pas, grâce au talent des auteurs, nous comprenons mieux combien s’entrecroisent ces trois domaines, comment on peut expliquer les positions des uns et des autres d’une façon finalement assez logique y compris les ghettos des banlieues et les drames qui s’y déroulent.
Après la séparation de l’Eglise et de l’Etat au début du XX°siècle, vue comme une solution d’apaisement, après une orientation vers une laïcité radicale qui ne tient même plus compte de nos racines, s’ouvre peut-être à notre époque une nouvelle étape multiculturelle à condition que le respect de l’autre soit dans chaque camp une valeur primordiale.
« Cette pluralité des espaces nous apparaît comme un phénomène réjouissant…Seule la rencontre des gens, seule la circulation de la parole entre eux, permet de faire tomber les murs, les préjugés, les peurs, les mépris voire les haines. » (p.173)
- Ne pas vouloir ou ne pas savoir reconnaître cette réalité du poids colonial (ou du poids de l’esclavage) sur les relations « interethniques »…à l’intérieur de notre société, ne peut que conduire à plus de malentendus, plus de frustrations, plus de conflits. Pour soigner nos blessures ou nos maladies, il faut les diagnostiquer, les regarder en face. Or, nous sommes enfermés dans une culture néo-coloniale ou post-coloniale dont nous n’avons pas encore la volonté de sortir. (p.74)
- Il y a un contentieux colossal entre le monde arabe et les pays occidentaux qui n’a pas cessé de s’aggraver depuis un siècle. (p.80)
- L’idéologie de Daech est redoutable. Il s’agit d’un fascisme nouveau, qui s’exprime en particulier par le fait que ses dirigeants mettent en spectacle leurs crimes et qu’ils diffusent leur propagande avec une cruauté affichée, voulant effacer toute compassion, c’est-à-dire ce qui constitue le socle de l’identification à l’humanité. Une idéologie malheureusement attirante pour certains jeunes, qui peuvent trouver une jouissance à se sentir craints à défaut d’avoir pu (ou su) se faire aimer et respecter. (p.108)
- Connaître au moins un peu le contenu de ce que croient les uns ou les autres, et comprendre les rites et les obligations qui vont avec, sont de nos jours, des exigences vitales pour l’apprentissage et la réussite du « vivre ensemble ». (p.151)
DG
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Denyse
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Vendredi 22 Avril 2016
L'Islam
82 p.
Une série d’onglets de couleurs diffèrentes partage le livre en cinq grands thèmes :
- Mohammed en son temps
- Coran, Hadîth et droit islamique
- Foi, rites et piliers de l’islam
- Morale, institutions et fonctions
- Branches, courants et nouveaux défis
A l’intérieur de ces thèmes, un chapitre très dense par double page illustrée, colorée avec têtes de paragraphes très lisibles. Un résumé de quelques lignes conclut chaque chapitre.
Cette simplification qui n’empêche pas la précision, et cette lisibilité ne sont pas un luxe car elles aident grandement à entrer dans ce domaine complexe de l’islam, de ses fondements, ses piliers, ses exigences, son vocabulaire, son évolution jusqu’à nos jours.
Une relecture sera sans doute nécessaire mais la facilité de consultation de ce livre nous y encourage.
Ce petit ouvrage est une belle réussite et nous invite à aller plus loin. D’ailleurs un dernier chapitre « Approfondir » nous donne sous forme d’étude statistique un panorama international de l’islam, une carte, un glossaire, une chronologie et bien sûr une bibliographie elle aussi découpée en thèmes bien pratiques.
Extraits
p.70-71
- En France : estimation pour 2010 : 63,7 millions d’habitants dont 4,7 millions de musulmans soit 7,5 %
En 2013 : 2200 mosquées recensées en France
- Dans le monde : 6 895 890 000 habitants
~ Chrétiens : 31,5%
~ Musulmans : 23,2 %
~ Hindous : 15 %
~ Bouddhistes : 7,1 %
~ Aucune religion : 16,31 %
p.22 : Thèmes majeurs du Coran
~ Le Dieu unique se manifeste par des signes explicites.
~ Il trace une voie aux hommes en promulgant une loi religieuse (sourates du Coran)
~ Il rétribuera les hommes selon leurs actes, en toute justice et miséricorde… Les uns hériteront du jardin paradisiaque tandis que les égarés connaîtront la fournaise de l’enfer.
Alors que se multiplient les tensions, les discriminations, les provocations entre communautés (souvent liées au contexte des crises internationales) et que de nouvelles campagnes de prosélytisme outrancier se répandent, de nouveaux partenariats s’établissent entre les religions : colloques, groupes de réflexion,rassemblements, publications, émissions diffusées grâce à tous les médias, échanges interreligieux. Un nouveau climat permet de créer des centres de rencontre, de formation et de recherches communs.
L’Eglise catholique s’est prononcée officiellement pour le dialogue interreligieux en 1965 : « L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. »
(Concile œcuménique Vatican II, déclaration Nostra Aetate)
DG
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Denyse
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Mercredi 30 Mars 2016
Petit traité de la prière silencieuse
Jean-Marie GUEULLETTE
Ed. Albin Michel 2011
Vient d'être réédité par Albin Michel en 2015
...et ce blog en profite pour le reconseiller à nouveau !
« Durant le temps de la prière [silencieuse], je ne cherche pas à analyser ce qui se passe en moi, je cherche à être là, à être tout entier présent à ce que je fais, c’est-à-dire à me tenir en présence de Dieu en portant vers lui toute mon attention. » (p.133)
Il y a une multitude de livres écrits sur la prière, de multiples approches dont certaines visent à nous aider dans notre pratique. A vrai dire, la prière est une affaire très personnelle entre Dieu et nous et les conseils, souvent utiles, auront toujours besoin d’ajustements. Utilisés avec trop de raideur, ils seront parfois décevants.
Mais ce Traité de J.M. Gueullette, prêtre dominicain qui nous fait partager sa longue pratique, est une petite merveille de clarté si nous voulons entrer dans cette prière silencieuse où il n’y a rien à dire, sans doute rien à entendre mais où on se tient simplement en compagnie du Seigneur nous laissant habiter par cette présence.
Comment s’installer, comment se mettre en bonne condition de corps et d’esprit, comment tenir au long des jours … Il y a donc le comment mais aussi le pourquoi : qu’est-ce que cette prière silencieuse, où il ne se passe apparemment rien, peut changer dans ma vie ? A-t-elle fait ses preuves ?
On sort de ce livre avec le désir de goûter à ce qui a fait les délices de tant de saints et de priants.
On découvre ici que prier n’est pas affaire d’experts mais de désir et d’amour. Alors, tout se simplifie, se purifie. Mais cela s'apprend aussi.
Il aurait été mal venu de faire un traité de la prière silencieuse ardu et compliqué (cela arrive !). Jean-Marie Gueullette nous y conduit avec douceur. Il n’y a pas plus simple. Et c’est bien ce qu’il faut.
D.G
Extraits
« Il peut sembler formel de fixer une durée et de s’y tenir, quoiqu’il arrive, ennui ou extase. Mais c’est pourtant la meilleure manière de tenir dans la fidélité, et d’honorer ce moment où tout s’arrête parce que c’est un temps donné à Dieu. » p.103
« Confrontés au flot ininterrompu des pensées, des souvenirs, des images, des émotions qui nous occupent l’esprit, nous trouvons dans la répétition du Nom [par ex. « Jésus »] un moyen simple de nous recentrer, en laissant de côté toutes ces pensées, pour les remplacer, d’une certaine manière, par celle de Dieu. » p.86
« Dieu est toujours prêt, mais nous sommes très peu prêts. Dieu nous est proche mais nous sommes loin de lui. Dieu est dedans, mais nous sommes dehors. Dieu est chez lui mais nous sommes étrangers. » - Maître Eckart, Sermons – p.164
« S’asseoir et désirer Dieu intensément : voilà deux actes volontaires [qui] résument à merveille la prière contemplative. » p.69
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:49
Denyse
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Lundi 14 Mars 2016
Histoire de la Syrie
Xavier BARON
1918 à nos jours
Xavier BARON
Editions Tallandier, 2014
De quelque bord que nous soyons, comment rester insensible au tragique destin de la Syrie, aux images d’une dramatique immigration et de villes et villages en ruines. Nous sommes amenés parfois à donner notre avis mais que dire si on ne se fie qu’aux informations à sensations. Il y a aussi de très bonnes émissions documentaires qui méritent qu’on les choisisse plutôt qu’un divertissement.
Et il y a aussi de bons livres qui peuvent nous aider à recadrer un pays dans son histoire souvent complexe. C’est le cas de cette « Histoire de la Syrie »
« Ancien responsable du bureau de l’AFP à Damas, l’auteur évoque l’histoire d’un peuple et d’un régime, pour mieux comprendre la guerre civile qui secoue la Syrie depuis 2011 : l’occupation française entre les deux guerres, le partage arbitraire par les Européens des provinces arabes de l’Empire ottoman, les difficultés de cohabitation entre les diffèrentes religions etc… » (© Electre)
Notes bibliographiques, cartes, chronologie, bibliographie, index .
Il est de notre devoir de chrétiens de nous informer autant que nous le pouvons sur les grands sujets mondiaux, comme l’écologie, richesse/pauvreté, chrétiens d’Orient …
Xavier Baron a écrit aussi :
D.G – 15.03.2016
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:49
Denyse
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Samedi 06 Février 2016
La MISERICORDE - Cardinal Walter KASPER
Notion fondamentale de l’Evangile – Clé de la vie chrétienne.
Cardinal Walter KASPER
Editions des Béatitudes, 2015
Ne nous laissons pas déstabiliser par ce terme qui peut nous sembler d’une autre époque et d’une signification vague pour la plupart des gens. Il est pourtant la « clé » de la vie chrétienne, comme le souligne le titre.
C’est vraiment un document de référence sur ce thème et traité dans le contexte difficile de notre époque. De nombreuses références bibliques illustrent le propos et nous donnent en plus de la clarté du texte, la confirmation d’une assise solide dont nous avons bien besoin.
La lecture au fil des pages devient réellement captivante, éclairante, répondant à nos questions et on apprécie l’ouverture d’esprit de l’auteur qui ne cantonne pas cette vertu de « miséricorde » aux seuls chrétiens. L’Amour et l’Esprit de Dieu est en tout homme croyant ou non d’où l’importance de toutes rencontres et de la qualité de notre dialogue. Nos guerres, armes ou non à la main, ne résoudront jamais rien. Comme le dit Walter Kasper , il vaut mieux reconnaître en face à face : « nous sommes d’accord que nous ne sommes pas d’accord » (p.160) et voir alors ensemble comment progresser avec cela dans le respect de l’identité de chacun.
Un livre qui consolide notre foi et ouvre des pistes simples et profondes pour un monde meilleur. Un livre qu’on relira.
Extraits
- Saint Augustin affirme que beaucoup n’appartiennent à l’Eglise qu’en apparence, mais en fait ils sont à l’extérieur ; alors qu’inversement beaucoup qui ne font pas partie partie de l’Eglise sont de cœur à l’intérieur. » (p.156)
- Le Concile Vatican II a opté pour…le dialogue. Cela n’a rien à voir avec une relativisation de la vérité, il ne s’agit pas non plus de voiler les conflits existants. Un dialogue bien compris suppose un cœur attentif et une écoute mutuelle. (p.160
- L’homme ne vit pas seulement de pain. Il a besoin d’attention humaine et d’un minimum d’amour de la part des autres. L’actuelle prédominance de l’économie dans le social signifie de ce fait une amputation et une réduction de l’homme. Quand c’est le cas, une société entière perd son âme et devient un système vide de sens. (p.179)
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:49
Denyse
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Dimanche 20 Décembre 2015
La Méditation - Fabrice MIDAL
PUF 2014 – Coll. Que sais-je ?
125 p.
Fabrice Midal est philosophe , écrivain et fondateur de l'Ecole occidentale de méditation.
On connaît les qualités indéniables de cette collection mais ses limites aussi rendant souvent les explications très concentrées et parfois difficiles à suivre. Résumer ce thème de « La méditation » en une centaine de pages, en allant à l’essentiel le plus clairement possible n’est pas chose facile. Sujet assez à la mode, pratiqué par des croyants ou des incroyants, guidés par des spécialistes de longue date ou par des charlatans, nous croyons connaître plus ou moins cette pratique bien vue dans nos sociétés contemporaines. Certaines entreprises y voient même là un exercice sympathique et déstressant, qui peut rendre plus performant son personnel. Pourquoi pas ?
Ce petit livre va nous aider à revenir aux origines orientales de cette pratique, détailler les diffèrentes formes de méditation et les textes fondateurs. La sensibilité orientale n’est pas celle de l’Occident et il peut sembler ardu de comprendre véritablement cette démarche.
On peut très certainement l’adapter suivant les lieux , les personnes et les objectifs qu’on poursuit d’autant qu’on la retrouve dans la plupart des grandes traditions spirituelles de l’humanité mais une formation théorique minimum semble nécessaire avec quelques points de repère . Et il semble qu’elle ne peut faire que du bien à nos sociétés occidentales déboussolées. Vous avez déjà dit sans doute ,dans certaines circonstances, qu’il fallait « être zen » ou peut-être avez- vous acheté ces « mandalas » très dans le vent, à colorier pour vous détendre ?
Cela a un certain rapport avec notre sujet mais un peu comme si une personne se disait croyante alors que de l’histoire sainte, elle ne connaît que la crèche.
Les pratiques méditatives, c’est tout un monde et à la fois une grande simplicité.
La lecture de ce petit livre demande un petit effort mais c’est une approche intéressante et claire. Il ne vous restera plus ensuite qu’à trouver un bon maître et pratiquer !
- La méditation vient d’Orient et plutôt du bouddhisme (p.4)
- Le terme de « méditation » vient du latin meditari = prendre soin, qu’on retrouve dans le mot « mode » (=manière d’être) ou « médecin ». ..C’est un souci d’attention [à soi-même ou à l’autre]. (p.7)
- Méditer signifie habiter pleinement sa vie, cultiver son existence… faire l’épreuve de la vérité de notre être (= pleine conscience). (p.7-8)
- La posture, en nous aidant à entrer en rapport à notre corps dans sa droiture et sa dignité, favorise la clarté et la solidité de notre esprit. (p.18)
- Le sens de l’attention propre à la méditation consiste à être pleinement détendu et ouvert à ce qui est, tel qu’il est, et nullement à se contracter. (p.19)
- Le plus fertile support est la respiration… qui a comme premier atout d’être naturelle et toujours en mouvement. En posant l’esprit sur [ce] point donné, on vise à dissoudre temporairement la confusion, les tourments émotionnels et le bavardage mental et conduit ainsi à une forme de tranquillité pouvant être très profonde. (p.22)
- « Mantra » : signifie « ce qui protège ». Pratique impliquant la récitation d’un même mot, ou d’un ensemble de termes, et sensé protéger de l’agitation, de la torpeur, de l’illusion, de l’ignorance. Chaque mantra est lié à une modalité d’être : tendresse, courage, laisser-être… (p.34)
- « L’amour bienveillant » : le cœur de ces pratiques est de libérer l’amour bienveillant, d’abord comme accueil entier de ce qui est, une manière fondamentale de dire « oui » à la vérité de l’être de chacun ; c’est comme une chaleur qui réchauffe… une ouverture libre de toute saisie, de toute crispation.
Il est recommandé de commencer cette pratique par soi car c’est à partir d’un sentiment d’amitié envers soi que l’amour peut irradier avec justesse …Il peut alors s’adresser à nos proches auxquels nous souhaitons d’être heureux, satisfaits et en paix. Puis à tous les êtres… (p.37)
- Le bouddhisme n’ a pas de textes sacrés… il décrit des pratiques et met d’abord l’accent sur l’expérience qu’il cherche à transmettre. Pratiques qui vont s’accorder avec le quotidien (p.41-42)
- Aujourd’hui, le principal malentendu est de vouloir faire de la méditation un outil de bien-être… C’est profondément trompeur (p.64) … Le sens même de la méditation … qui n’est pas un confortable anesthésiant… consiste à entrer en rapport direct avec ce qui se passe, à apprendre à le regarder avec une bienveillante neutralité… Méditer nous ramène en notre demeure et va nous permettre de prendre des décisions justes sans être dépendants des uns ou des autres ou de manipulations diverses. (p.68)
- Découvrir la paix (p.71) : La paix que favorise la méditation n’est pas une absence de conflits, de tension, de douleurs, mais un autre rapport libre et courageux à eux.
- Des chrétiens pratiquent la méditation pour enrichir leur foi. C’est aujourd’hui principalement au sein du dialogue interreligieux monastique (DIM) que les échanges les plus profonds ont lieu, par exemple lors de retraites communes entre moines bénédictins et bouddhistes zen du Japon.
- Dans la méditation, on découvre que, loin d’être le centre du monde, on y est d’emblée relié et responsable. (p.104)
(On pense évidemment à la « maison commune » évoquée par le Pape François.)
DG
Mise à jour : Mercredi 17 Avril 2024, 16:50
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