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Samedi 05 Novembre 2016

Petit pays

 Petit pays

 Gaël FAYE

Ed.Grasset, 2016

215 p.                             

     

 Gabriel, la trentaine, habite depuis vingt ans en région parisienne mais « il vient de si loin qu’il est encore étonné d’être là ». Gabriel a vécu toute son enfance au Burundi avec son papa français, sa maman rwandaise (tutsi) et sa sœur Ana.  Et cette enfance lui a laissé des marques indélébiles de bonheur et d’horreur. Une lourde mélancolie ne le quitte pas quand il repense à « Papa, maman, les copains et à cette fête d’éternité autour du crocodile éventré au fond du jardin. »

Dès les premières pages, Gaël-Gabriel nous entraîne « au début de la fin du bonheur » dans son pays natal du Burundi et évoque à travers son regard d’enfant sa vie quotidienne faite en effet de mille petits bonheurs. Mais l’harmonie familiale se disloque et la guerre ethnique hutus-tutsis transforme ce coin de paradis en enfer.

Voilà un livre très attachant , émouvant par sa simplicité et sa vérité. Belle écriture aussi qui sait traduire les émotions de l’enfance, ses peurs et ses valeurs. Le drame rwandais qui se propage au Burundi en 1995 est évoqué à hauteur d’enfant et nous permet de mesurer le désastre qui s’est abattu sur tant d’innocents. La situation des blancs était aussi très menacée.

Désormais, quand on interroge les gens du pays en leur demandant si « ça va ? », on les entend désormais répondre « ça va… un peu . »

 «  J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. » (G.F)

 Extrait.

"J’ai beau retourner mes souvenirs dans tous les sens, je ne parviens pas à me rappeler clairement l’instant où nous avons décidé de ne plus nous contenter de partager le peu que nous avions et de cesser d’avoir confiance, de voir l’autre comme un danger, de créer cette frontière invisible avec le monde extérieur en faisant de notre quartier une forteresse et de notre impasse un enclos. Je me demande encore quand, les copains et moi, nous avons commencé à avoir peur. " (p.80)

DG
11.2016

Mise à jour : Dimanche 10 Novembre 2024, 13:39
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Vendredi 02 Septembre 2016

Athos, la Sainte Montagne

 Athos, la Sainte Montagne

Ferrante FERRANTI

 Ed. Desclée de Brouwer, 2015
161 p.
12 pages centrales photos couleur

                                     

 L’auteur, Ferrante Ferranti est architecte de formation et photographe.

 C’est avec plaisir et intérêt que, par la lecture, nous accompagnons l’auteur dans son pèlerinage au Mont Athos d’un monastère à l’autre sur cette péninsule grecque plongeant dans la mer Egée.

Le regard du photographe mais aussi celui du pèlerin très respectueux des moines et des lieux nous permettent une découverte très sensible de ces monastères orthodoxes que ne peuvent fréquenter que les hommes. Ils sont aujourd’hui plus de 2000 répartis dans une vingtaine de monastères sur cette Sainte Montagne, véritable forteresse spirituelle.

Une rupture hors du commun, une vie (presque) hors du monde car toute tournée vers Dieu rendent ces hommes un peu mystérieux, certains tout à leur prière indifférents à celui qui passe, d’autres très accueillants et attachants. L’implantation des batiments de la Sainte Montagne, Grande Laure ou petit skyte , l’environnement sauvage et marin, la très belle liturgie orthodoxe renforcent  cette impression d’un lieu à part, déjà un peu dans les cieux.

La vie de ces moines est rude mais leurs sourires, leurs rires, leur bienveillance mentionnés dans ce reportage, nous rassurent. Des hommes tout de même mais des hommes de Dieu.

 Extraits.

- La Sainte Montagne incarne la plus haute forme de vie spirituelle des traditions byzantines, avec l’hésychasme  et la philocalie. L’hésychasme est une forme de méditation dont la tradition s’étend du V° au XVIII°s. La prière perpétuelle(Prière de Jésus) en est le fondement et repose sur la contemplation en insistant sur le silence, la retraite et la rupture de tout commerce avec le monde…
La philocalie est un recueil de textes patristiques sur la prière spirituelle et la garde du cœur. (p.40)

- Ce qui fait la Sainte Montagne, ce sont les saints moines qui y ont vécu et qui y vivent . Tous les moines regardent le mont Athos. Il est pour nous une vision de paix, le moyen d’accès à la toute-puissance divine… C’est la stabilité. (p.52)

- Dès l’aube, le katholicon se prépare aux nouveaux rituels. Tous les moines défilent devant l’iconostase, suivis par des pèlerins, dans le froissement des feuilles de laurier séchées. Tandis que Séraphim et un acolyte remettent de l’huile dans les veilleuses, le thuriféraire au nez aquilin, revêtu d’une chasuble d’or, déploie deux lutrins soutenus par des serpents entrelacés, incrustés de nacre. Sur l’un d’eux, il dépose une icône de la Sainte Trinité. (p.98)

 ==>>D’autres livres (recensés sur ce blog) enrichiront notre découverte par des approches un  peu différentes, plus détaillées sur les rites, sur le mode de vie ou sur l’histoire de l’Athos.

         

         

==>>Un film de 52 mn, en DVD,  de Yvon Bertorello et Eddy Vicken , « Mont Athos, la république des moines » complètera grandement et agréablement notre « voyage ».

                                           

     DG
     © D.G                                                                                  

 

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Vendredi 26 Août 2016

 Le discernement des esprits

 Presses de la Renaissance 2016
Collection "Sagesse des Chartreux "
164 p.

                                   

 Pour respecter son désir de vivre caché, ce livre est publié sans nom d’auteur.

 Ce  livre s’adresse plus spécifiquement à des religieux ou à des « candidats » à la vie monastique. Non pas par la complexité du texte qui est très clair mais plutôt par les conseils qui y sont donnés.  Mais toute personne en recherche d’approndissement de sa foi sera intéressée.

Chez le chartreux qui a une vie très solitaire mais cependant vivant en communauté, ce point du discernement est particulièrement important. « Discerner », c’est à partir d’une situation donnée et ce qui l’entoure, savoir distinguer le bien du mal (souvent dissimulé), être suffisamment perspicace pour identifier la voie la meilleure. Une recommandation est faite pour y aider : se faire accompagner par un directeur spirituel et bien sûr se laisser conduire par l’Esprit.

C’est d’abord par la prière que notre vie intérieure se fait de plus en plus docile à l’Esprit. Et c’est par là que l’auteur aborde son livre.

" Outre le don de la grâce,sanctifiante, nous avons reçu, comme partie de l’équipement nécessaire pour vivre notre vie d’enfants de Dieu, une sensibilité nouvelle qui nous ouvre à l’action de l’Esprit."  (p.20)

L’Esprit ne nous est pas extérieur, c’est au contraire notre Maître intérieur qui, pour agir, a besoin d’un silence extérieur, d’un désencombrement de nos préoccupations trop humaines.
Le silence intérieur aussi est nécessaire pour être capable d’ « écoute tranquille du cœur », d’attention, d’abandon . « Notre silence n’est pas quelque chose de négatif, mais une réceptivité positive. » (p.35)

« L’homme de Dieu mérite de devenir, non pas Dieu, certes, mais cependant ce que Dieu est. » (p.42)

L’homme subit de nombreuses influences de toutes sortes en particulier le milieu social et familial laisse des traces indélébiles. Mais il y a aussi des facteurs biologiques, psychologiques, spirituels.

                  * 

 Nous retrouvons toutes ces influences dans la vie du peuple de la Bible qui passera de plus en plus de ce qui lui est extérieur à ce qui lui est intérieur, le Christ signe de contradiction, nous orientant vers le secret des cœurs.

Pour suivre le Christ ou plutôt marcher avec lui suppose de discerner les signes opérés par Jésus, ce qui n’est donné qu’aux « pauvres et aux simples ». Ce sont bien des caractéristiques de la vie cartusienne mais aussi du choix à faire par tout chrétien. « C’est quand je suis faible, qu’alors je suis fort » proclame saint Paul qui aime juger l’arbre à ses fruits.

On peut distinguer trois critères principaux de discernements (p.55)

-         La vérité dans notre attitude envers Jésus.

-         La puissance de l’Esprit qui dépasse la sagesse humaine.

-         L’amour, fruit de l’Esprit : patience, bonté,bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi.

«  Le signe auquel tous nous reconnaissent pour les disciples de Jésus, c’est l’amour que nous avons les uns pour les autres »    (Jn 16, 13-14)

 « Entre ce que vous croyez et votre manière d’être et de faire, y a-t-il cette correspondance parfaite qui est votre vérité la plus profonde ? »
A chacun dans le secret de son cœur de répondre à cette question.

 Dans une deuxième partie, l’auteur s’adresse plus directement à ses frères et sœurs relatant notamment l’expérience des premiers moines, les Pères du désert s’étant beaucoup préoccupés du problème du discernement. Etroitement lié à la « discrétion » (sens de la mesure et du juste milieu)

 Il faudra lutter contre les passions, les purifier. L’auteur présente des exemples  (impureté, tristesse, acédie, colère, orgueil …) et même des remèdes

Les ruses de « l’Adversaire » sont clairement dites et ne sont pas inutiles à relire.. Le moine chartreux, auteur de ce livre nous propose un tableau comparatif concernant nos attitudes les unes bonnes, les autres mauvaises. On s’y reconnaîtra sans doute.

              *                                

 « L’homme est plus que l’homme. Il se réalise en se dépassant. Mais il est une créature marquée par le déréglement du péché. Il doit donc lutter longuement et patiemment pour mettre de l’ordre dans l’anarchie de ses désirs, et unifier son être dans la poursuite d’un noble idéal, perçu par son intelligence. Pour nous, il s’agit de l’idéal évangélique saisi dans la lumière de la foi, qui nous presse de vivre selon l’amour et la vérité du Christ, dans l’espérance de l’immortalité en Dieu .»

                                         *      

 

DG
* ©DG – Chartreuse de Sélignac (Ain)

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Dimanche 31 Juillet 2016

Cette obscure clarté

Cette obscure clarté

Colette Nys-Mazure

Ed. Salvator, 2015

188 p.

                         

 Le titre de ce livre est en soi une interrogation tout à fait dans le ton de certaines paroles du Christ , telles les Béatitudes, qui s’entrechoquent, s’opposent.

            «  Heureux ceux qui pleurent… »

Comme on ne voit une lumière que dans la nuit et non de jour, la ligne de conduite de l’auteur est de tenter de voir un peu plus clair dans les obscurités de sa vie et avec elle de nous entraîner à clarifier aussi ce qui nous pèse, nous emprisonne. Sous forme de journal personnel , chaque « jour » porte un titre et chaque chapitre est précédé d’une petite introduction et d’une courte poésie de l’auteur.

                * 
                   Abbaye cistercienne de Tamié                  

 p. 73-74 : « Pourquoi j’écris aujourd’hui ? … Cet appel n’est pas narcissique mais tourné vers un Tu , vers le dialogue et l’échange… Plus que jamais, je crois au pouvoir quasi magique des mots. Plus que jamais je suis convaincue que parler désarme, qu’écrire est une manière d’être au monde, de rencontrer, de résister et d’agir sans violence mais fermement. »

 Dans ce livre pas de questions métaphysiques complexes mais la vie dans sa simplicité et ses obscurités qui, quand on prend un peu de distance ou de hauteur, peuvent s’éclairer.

 «  J’ai appris à ne plus considérer les grandes personnes comme des dieux, mais comme des êtres fragiles, vulnérables : ne les avais-je pas vu pleurer, s’effondrer devant la mort ? Elles ne disposaient pas de pouvoir magique et leur autorité parfois pathétique n’était qu’une manière de se rassurer. » (p.18)

 Colette Nys-Mazure est avant tout poète et cela donne au texte (et à notre lecture) un charme et une douceur particuliers. Elle nous apprend à écouter, à regarder, à faire silence, à voir le positif de nos vies.

 «  Cet après-midi un tout petit oiseau vient se fracasser contre la baie vitrée et demeure pantelant sur la marche. J’ai posé une soucoupe d’eau devant. Il ne fait que haleter, tenter de reprendre ses forces, ouvrant et fermant son bec pointu, l’œil fixe, mais debout sur ses pattes allumettes. Une heure plus tard, il a tourné la tête quand je suis venue aux nouvelles. Encore une heure et il s’est envolé… A plusieurs reprises, rendant visite à un proche âgé hospitalisé, j’ai cru qu’il ne sortirait pas vivant de la chambre d’hôpital. Mais la personne reprend couleur et goût de vivre. De visite en visite, je le retrouve plus allant jusqu’à ce que j’apprenne qu’il est rentré chez lui. » (p.61-62)

 Chaque passage de ce livre de méditation partagée est une perle que nous pouvons admirer pour elle-même mais dont nous pouvons aussi tirer profit tant il s’agit de la vie toute simple.

Vie joyeuse ou douloureuse dont on peut (presque) toujours trouver les fruits. Regard d’amour et de miséricorde tel que nous l’enseigne Jésus par sa vie.
 Colette Nys-Mazure n’est pas pour rien membre de l’Académie catholique de France.

 Un livre facile à lire, qui fait du bien et qui nous touche au plus profond. A ne pas manquer !

          * 

                      De la joie simple              

          Venus au monde
          Nus
          Recroquevillés
          Poings fermés

                      Nous avons tant appris
                      Année après année
                      Nous avons déployé
                      Nos corps et nos cœurs noués

                      L’âge venu
                      Nous voici vulnérables
                      Dépourvus
                      Comme au premier jour

        p.28

 DG

* © D.G – photos ne figurant pas dans le livre.

 

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Jeudi 09 Juin 2016

Pourquoi je suis moi ?

 Les grandes questions sur l’être humain éclairées par un regard chrétien.

 Editions Bayard Jeunesse 2013 – Collection filotéo.
 135 p.

                     *  

 Voici un livre qui devrait fort intéresser les jeunes adolescents. A cet âge se posent déjà les questions fondamentales de ce qu’ils sont pour eux-mêmes, pour leurs proches, leurs copains et quel sens ils souhaitent donner à leur vie. Sont-ils maîtres de tout ? Quels choix possibles dans leurs attitudes, leurs activités, leurs limites et pourquoi opter pour ceci plutôt que pour cela dans ses amitiés, son travail, ses loisirs, sa foi…

                         *    
                               ill. p.125

Bien illustré,  aux caractères et couleurs variés, plein d’humour, les jeunes seront certainement séduits d’emblée. La connotation chrétienne est claire (le magazine Filotéo qui édite ce livre est expert en la matière) mais vient tout naturellement s’insérer à la réflexion proposée.

      -         Pourquoi je suis moi ?

-         Filles, garçons qui sommes-nous ?

-         La famille, que du bonheur ?

-         L’amitié c’est pour la vie ?

-         Qu’est-ce qui rend heureux ?

-         C’est quoi l’amour ?

-         Pourquoi a-t-on peur ?

-         Cela veut dire quoi réussir sa vie ?

 Ce livre peut se survoler pour ses dessins sympathiques et ses passages en gros caractères, et être relu un peu plus tard pour ce qui est plus détaillé.

Pour les jeunes à partir de 8-10 ans.

Et pour les adultes qui ont le souci d’écouter et d’accompagner les légitimes interrogations des jeunes qu’ils côtoient. Ou tout simplement pour faire le point très agréablement sur les questions que peut se poser cette jeunesse qui nous déconcerte parfois. Et leurs questions ne sont-elles pas aussi parfois les nôtres ?

                                    *     
                                                          ill. p.119

 «  Si tu veux être aimé, aime. » (Sénèque, philosophe et homme d’état romain, 1er siècle après J.C – cité p.71)

 DG
 * © D.G

  

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Dimanche 22 Mai 2016

Trouver le juste équilibre

 Trouver le juste équilibre
  Vers une vie épanouie

 Anselm GRÜN

 Ed. Médiaspaul, 2016
 145 p.

        

 On ne présente plus Anselm Grün, moine bénédictin, docteur en théologie, et ses nombreux livres très accessibles qui abordent entre autres nos questions sur le bien-vivre et l’équilibre personnel. Allez faire sa connaissance sur Goggle et vous saurez (presque) tout sur l’homme et sa mission de thérapeute et d’écrivain chrétien.

« Toujours sur le métier, remettez votre ouvrage », rappelle un dicton. C’est un peu l’impression qu’on a en lisant ce petit livre d’Anselm Grün : thèmes connus et traités par de multiples auteurs. Un de plus ? Rien de plus ?  Et pourtant on lit avec intérêt ces remarques simples et de bon sens  qu’il fait bon se remémorer régulièrement tant il est difficile en effet dans nos vies de trouver le « juste équilibre », toujours d’ailleurs à réajuster. Vais-je avoir une vie véritablement épanouie si je donne de mon temps sans compter ?  Si je laisse de coté mes proches pour œuvrer dans une association humanitaire ? si l’ardeur de ma foi me bouche les yeux et les oreilles sur celle des autres ? Si je ne m’aime pas … oui, oui, cela existe comme d’autres s’aiment un peu trop !

 Extraits.

-         Celui qui travaille à son rythme peut œuvrer de façon efficace et durable. Le rythme sauvegarde notre vitalité. (p.59)

-         La discipline fait aussi partie du respect de la mesure… [Cela] signifie prendre en main sa vie, l’organiser… Celui qui prend tout en même temps dans ses mains présume de ses forces. Il ne peut apprécier… Il veut tout avoir et finit par ne rien recevoir. (p.51)

-         Un grand nombre de gens ont mauvaise conscience de poser des limites ou de dire non… Cette mauvaise conscience ne se laisse pas facilement apaiser. Derrière la mauvaise conscience se cache une prétention démesurée, notamment celle qui nous impose de vivre notre vie sans avoir rien à nous reprocher et devant plaire à tous. (p.38)

-         Il y a deux attitudes que nous pouvons apprendre de Jésus pour trouver la paix. La première est la douceur… Est plein de douceur celui qui a le courage de rassembler tout ce qui est en lui ; succès, échecs, le bien que j’ai fait mais aussi les fautes, mes sentiments et ma raison…. [ Certains] ont peur que les autres découvrent l’envers du décor.

La seconde attitude est l’humilité… Courage de pénétrer dans sa propre profondeur… et de me prendre tel que je suis… L’humilité conduit à la sérénité. (p.119-120)

 Finalement,  un livre qui n’est pas révolutionnaire mais simple et humble, riche d'une longue expérience de l'auteur, plein de petites pépites pour éclairer et recentrer nos vies sur l’essentiel. Que demander de plus pour rafraîchir notre quotidien à la source de l’Evangile ?

DG
23.05.2016

 

 

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Lundi 25 Avril 2016

La République, l'Eglise et l'Islam

 Une révolution française

Rachid BENZINE – Christian DELORME

Editions Bayard, 2016

189 p.

                         

 Voici un  livre relativement court qui aborde trois grands thèmes et c’est une prouesse de gérer aussi clairement ces sujets que l’actualité rend brûlants et sources de nombreuses et graves  polémiques. Rachid Benzine est islamologue et enseignant ,  Christian Delorme est prêtre catholique du diocèse de Lyon. Spécialistes tous deux de l’islam en particulier, les analyses qu’ils nous proposent sont le résultat d’un travail commun de vingt ans .

En près de cinquante ans, l’islam est devenu la deuxième religion de notre pays et associée à bien d’autres paramètres nouveaux, elle a contribué en effet  à une véritable « révolution française » qui nous touche dans notre quotidien , nous déconcerte et  nous incite à la réflexion et au discernement.

Pas à pas, grâce au talent des auteurs, nous comprenons mieux combien s’entrecroisent ces trois domaines, comment on peut expliquer les positions des uns et des autres d’une façon finalement assez logique y compris les ghettos des banlieues et les drames qui s’y déroulent.

 Rien de compliqué dans cette lecture mais au contraire un bel éclairage sur les enjeux de notre vie quotidienne d’aujourd’hui. Bilan fait,  vient le temps des questions (nombreuses !)  du comment vivre ensemble en paix et en harmonie dans le respect mutuel. C’est un objectif ambitieux mais qui doit être posé afin que s’amorcent une vraie prise en compte en particulier des populations en réelle souffrance.

Après la séparation de l’Eglise et de l’Etat au début du XX°siècle, vue comme une solution d’apaisement, après une orientation vers une laïcité radicale qui ne tient même plus compte de nos racines, s’ouvre peut-être à notre époque une nouvelle étape multiculturelle à condition que le respect de l’autre soit dans chaque camp une valeur primordiale.

« Cette pluralité des espaces nous apparaît comme un phénomène réjouissant…Seule la rencontre des gens, seule la circulation de la parole entre eux, permet de faire tomber les murs, les préjugés, les peurs, les mépris voire les haines. » (p.173)

 Extraits

- Ne pas vouloir ou ne pas savoir reconnaître cette réalité du poids colonial (ou du poids de l’esclavage) sur les relations « interethniques »…à l’intérieur de notre société, ne peut que conduire à plus de malentendus, plus de frustrations, plus de conflits. Pour soigner nos blessures ou nos maladies, il faut les diagnostiquer, les regarder en face. Or, nous sommes enfermés dans une culture néo-coloniale ou post-coloniale dont nous n’avons pas encore la volonté de sortir. (p.74)

- Il y a un contentieux colossal entre le monde arabe et les pays occidentaux qui n’a pas cessé de s’aggraver depuis un siècle. (p.80)

- L’idéologie de Daech est redoutable. Il s’agit d’un fascisme nouveau, qui s’exprime en particulier par le fait que ses dirigeants mettent en spectacle leurs crimes et qu’ils diffusent leur propagande avec une cruauté affichée, voulant effacer toute compassion, c’est-à-dire ce qui constitue le socle de l’identification à l’humanité. Une idéologie malheureusement attirante pour certains jeunes, qui peuvent trouver une jouissance à se sentir craints à défaut d’avoir pu (ou su) se faire aimer et respecter. (p.108)

- Connaître au moins un peu le contenu de ce que croient les uns ou les autres, et comprendre les rites et les obligations qui vont avec, sont de nos jours, des exigences vitales pour l’apprentissage et la réussite du « vivre ensemble ». (p.151)

 DG

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Vendredi 22 Avril 2016

L'Islam

 L’Islam

 Michel REEBER

 Ed. Milan « Les Essentiels » 2013
 82 p.

               

 Voici un petit livre fort intéressant , très attrayant de par sa présentation et plus qu'utile par les temps qui courent.

Une série d’onglets de couleurs diffèrentes partage le livre en cinq grands thèmes :

-         Mohammed en son temps

-         Coran, Hadîth et droit islamique

-         Foi, rites et piliers de l’islam

-         Morale, institutions et fonctions

-         Branches, courants et nouveaux défis

A l’intérieur de ces thèmes, un chapitre très dense par double page illustrée, colorée avec têtes de  paragraphes très lisibles. Un résumé de quelques lignes conclut chaque chapitre.

Cette simplification qui n’empêche pas la précision, et cette lisibilité ne sont pas un luxe car elles aident grandement à entrer dans ce domaine complexe de l’islam, de ses fondements, ses piliers, ses exigences, son vocabulaire, son évolution jusqu’à nos jours.

Une relecture sera sans doute nécessaire mais la facilité de consultation de ce livre nous y encourage.

Ce petit ouvrage est une belle réussite et nous invite à aller plus loin. D’ailleurs un dernier chapitre « Approfondir » nous donne sous forme d’étude statistique un panorama international de l’islam, une carte, un glossaire, une chronologie et bien sûr une bibliographie elle aussi découpée en thèmes bien pratiques.

 Dans la même collection : la philosophie, la psychanalyse, le cinéma, le bouddhisme…

Extraits

 p.70-71

-     En France : estimation pour 2010 : 63,7 millions d’habitants dont 4,7 millions de musulmans soit 7,5 %

      En 2013 : 2200 mosquées recensées en France

-          Dans le monde : 6 895 890 000 habitants

~ Chrétiens : 31,5%

~ Musulmans : 23,2 %

~ Hindous : 15 %

~ Bouddhistes : 7,1 %

~ Aucune religion : 16,31 %

 p.22 : Thèmes majeurs du Coran

            ~ Le Dieu unique se manifeste par des signes explicites.

            ~ Il trace une voie aux hommes en promulgant une loi religieuse (sourates du Coran)

~ Il rétribuera les hommes selon leurs actes, en toute justice et miséricorde… Les uns   hériteront du jardin paradisiaque tandis que les égarés connaîtront la fournaise de l’enfer.

 p.67 : Les nouveaux partenariats.

            Alors que se multiplient les tensions, les discriminations, les provocations entre communautés (souvent liées au contexte des crises internationales) et que de nouvelles campagnes de prosélytisme outrancier  se répandent, de nouveaux partenariats s’établissent entre les religions : colloques, groupes de réflexion,rassemblements, publications, émissions diffusées grâce à tous les médias, échanges interreligieux. Un nouveau climat permet de créer des centres de rencontre, de formation et de recherches communs.

 p.66 : Apport décisif du Concile Vatican II

            L’Eglise catholique s’est prononcée officiellement pour le dialogue interreligieux en 1965 : « L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. »

(Concile œcuménique Vatican II, déclaration Nostra Aetate)

DG

 

 



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Mercredi 30 Mars 2016

Petit traité de la prière silencieuse

Jean-Marie GUEULLETTE

Ed. Albin Michel 2011
Vient d'être réédité par Albin Michel en 2015 
...et ce blog en profite pour le reconseiller à nouveau !

                           
                               
«  Durant  le temps de la prière [silencieuse], je ne cherche pas à analyser ce qui se passe en moi, je cherche à être là, à être tout entier présent à ce que je fais, c’est-à-dire à me tenir en présence de Dieu en portant vers lui toute mon attention. » (p.133)

Il y a une multitude de livres écrits sur la prière, de multiples approches dont certaines visent à nous aider dans notre pratique. A vrai dire, la prière est une affaire très personnelle entre Dieu et nous et les conseils, souvent utiles, auront toujours besoin d’ajustements. Utilisés avec trop de raideur, ils seront parfois décevants.
Mais ce Traité de J.M. Gueullette, prêtre dominicain qui nous fait partager sa longue pratique,  est une petite merveille de clarté si nous voulons entrer dans cette prière silencieuse où il n’y a rien à dire, sans doute rien à entendre mais où on se tient simplement en compagnie du Seigneur nous laissant habiter par cette présence.
Comment s’installer, comment se mettre en bonne condition de corps et d’esprit, comment tenir au long des jours … Il y a donc le comment mais aussi  le pourquoi : qu’est-ce que cette prière silencieuse,  où il ne se passe apparemment rien,  peut changer dans ma vie ? A-t-elle fait ses preuves ?

On sort de ce livre avec le désir de goûter à ce qui a fait les délices de tant de saints et de priants.
On découvre ici que prier n’est pas affaire d’experts mais de désir et d’amour. Alors, tout se simplifie, se purifie. Mais cela s'apprend aussi.
Il aurait été mal venu de faire un traité de la prière silencieuse ardu et compliqué (cela arrive !). Jean-Marie Gueullette nous y conduit avec douceur. Il n’y a pas plus simple. Et c’est bien ce qu’il faut.
D.G

Extraits

«  Il peut sembler formel de fixer une durée et de s’y tenir, quoiqu’il arrive, ennui ou extase. Mais c’est pourtant la meilleure manière de tenir dans la fidélité, et d’honorer ce moment où tout s’arrête parce que c’est un temps donné à Dieu. » p.103

« Confrontés au flot ininterrompu des pensées, des souvenirs, des images, des émotions qui nous occupent l’esprit, nous trouvons dans la répétition du Nom [par ex. « Jésus »] un moyen simple de nous recentrer, en laissant de côté toutes ces pensées, pour les remplacer, d’une certaine manière, par celle de Dieu. » p.86

«  Dieu est toujours prêt, mais nous sommes très peu prêts. Dieu nous est proche mais nous sommes loin de lui. Dieu est dedans, mais nous sommes dehors. Dieu est chez lui mais nous sommes étrangers. » - Maître Eckart, Sermons – p.164

«  S’asseoir et désirer Dieu intensément : voilà deux actes volontaires [qui] résument à merveille la prière contemplative. » p.69
 

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Lundi 14 Mars 2016

Histoire de la Syrie

Xavier BARON

 Histoire de la Syrie

1918 à nos jours

Xavier BARON

Editions Tallandier, 2014

399 p.
                            

 De temps en temps n’est pas coutume. Et si le regard religieux prédomine sur ce blog, cela n’empêche en rien, bien au contraire, d’y élargir parfois son horizon. Si notre foi vivait dans un camp retranché et ne s’occupait pas de la vie du monde, on pourrait s’interroger sur son sens et sa mise en pratique.

De quelque bord que nous soyons, comment rester insensible au tragique destin de la Syrie, aux images d’une dramatique immigration et de villes et villages en ruines. Nous sommes amenés parfois à donner notre avis mais que dire si on ne se fie qu’aux informations à sensations. Il y a aussi de très bonnes émissions documentaires qui méritent qu’on les choisisse plutôt qu’un divertissement.

Et il y a aussi de bons livres qui peuvent nous aider à recadrer un pays dans son histoire souvent complexe. C’est le cas de cette «  Histoire de la Syrie »

« Ancien responsable du bureau de l’AFP à Damas, l’auteur évoque l’histoire d’un peuple et d’un régime, pour mieux comprendre la guerre civile qui secoue la Syrie depuis 2011 : l’occupation française entre les deux guerres, le partage arbitraire par les Européens des provinces arabes de l’Empire ottoman, les difficultés de  cohabitation entre les diffèrentes religions etc… » (© Electre)

Notes bibliographiques, cartes, chronologie, bibliographie, index .

 Sans doute y a-t-il des livres plus simples et plus brefs sur ce sujet mais celui-ci est  accessible et sans parti pris. Il tente de répondre à la question qui nous vient aux lèvres : Pourquoi tant de souffrances ? Cependant, il déroule essentiellement l'évolution politique du pays avec sa succession de coalitions, de ruptures, de méfiances, ce qui est déjà une explication à la situation actuelle. On regrette un peu toutefois l'absence d'une approche plus humaine du peuple syrien. Les rènes ont toujours été entre les mains de quelques-uns et la population suit... ou fuit.

Il est de notre devoir de chrétiens de nous informer autant que nous le  pouvons sur les grands sujets mondiaux, comme l’écologie, richesse/pauvreté, chrétiens d’Orient …

Xavier Baron a écrit aussi :

                                                  

D.G – 15.03.2016

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Samedi 06 Février 2016

La MISERICORDE - Cardinal Walter KASPER

 La Miséricorde
 Notion fondamentale de l’Evangile – Clé de la vie chrétienne.

Cardinal Walter KASPER

Editions des Béatitudes, 2015

                                                     

 Si nous souhaitons approfondir la notion de « miséricorde », ce livre est capital et un excellent choix de lecture pour le Carême en cette année jubilaire.

Ne nous laissons pas déstabiliser par ce terme qui peut nous sembler d’une autre époque et d’une signification vague pour la plupart des gens. Il est pourtant la « clé » de la vie chrétienne, comme le souligne le titre.

C’est vraiment un document de référence sur ce thème et traité dans le contexte difficile de notre époque. De nombreuses références bibliques illustrent le propos et nous donnent en plus de la clarté du texte, la confirmation d’une assise solide dont nous avons bien besoin.

La lecture au fil des pages  devient réellement captivante, éclairante, répondant à nos questions et on apprécie l’ouverture d’esprit de l’auteur qui ne  cantonne pas cette vertu de « miséricorde » aux seuls chrétiens. L’Amour et l’Esprit de Dieu est en tout homme croyant ou non d’où l’importance de toutes rencontres et de la qualité de notre dialogue. Nos guerres, armes ou non à la main, ne résoudront jamais rien. Comme le dit Walter Kasper , il vaut mieux reconnaître en face à face : « nous sommes d’accord que nous ne sommes pas d’accord » (p.160) et voir alors ensemble comment progresser avec cela dans le respect de l’identité de chacun.

Un livre qui consolide notre foi et ouvre des pistes simples et profondes pour un monde meilleur. Un livre qu’on relira.

Extraits

 -         Saint Augustin affirme que beaucoup n’appartiennent à l’Eglise qu’en apparence, mais en fait ils sont à l’extérieur ; alors qu’inversement beaucoup qui ne font pas partie partie de l’Eglise sont de cœur à l’intérieur. » (p.156)

-         Le Concile Vatican II a opté pour…le dialogue. Cela n’a rien à voir avec une relativisation de la vérité, il ne s’agit pas non plus de voiler les conflits existants. Un dialogue bien compris suppose un cœur attentif et une écoute mutuelle. (p.160

-         L’homme  ne vit pas seulement de pain. Il a besoin d’attention humaine et d’un minimum d’amour de la part des autres. L’actuelle prédominance de l’économie dans le social signifie de ce fait une amputation et une réduction de l’homme. Quand c’est le cas, une société entière perd son âme et devient un système vide de sens. (p.179)

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Dimanche 20 Décembre 2015

La Méditation - Fabrice MIDAL

PUF 2014 – Coll. Que sais-je ?

125 p.

                       

Fabrice Midal est philosophe , écrivain et fondateur de l'Ecole occidentale de méditation.

On connaît les qualités indéniables de cette collection mais ses limites aussi rendant souvent les explications très concentrées et parfois difficiles à suivre.  Résumer ce thème de « La méditation » en une centaine de pages, en allant à l’essentiel le plus clairement possible n’est pas chose facile. Sujet assez à la mode, pratiqué par des croyants ou des incroyants, guidés par des spécialistes de longue date ou par des charlatans, nous croyons connaître plus ou moins cette pratique bien vue dans nos sociétés contemporaines. Certaines entreprises y voient même là un exercice sympathique et déstressant, qui peut rendre plus performant son personnel. Pourquoi pas ?

Ce petit livre va nous aider à revenir aux origines orientales de cette pratique,  détailler les diffèrentes formes de méditation et les textes fondateurs. La sensibilité orientale n’est pas celle de l’Occident et il peut sembler ardu de comprendre véritablement cette démarche.

On peut très certainement l’adapter suivant les lieux , les personnes et les objectifs qu’on poursuit d’autant qu’on la retrouve dans la plupart des grandes traditions spirituelles de l’humanité mais une formation théorique minimum semble nécessaire avec quelques points de repère . Et il semble qu’elle ne peut faire que du bien à nos sociétés occidentales déboussolées. Vous avez déjà dit sans doute ,dans certaines circonstances, qu’il fallait « être zen » ou peut-être avez- vous acheté ces « mandalas » très dans le vent,  à colorier pour vous détendre ?

Cela a un certain rapport avec notre sujet mais un peu comme si une personne se disait croyante alors que de l’histoire sainte, elle ne connaît que la crèche.

Les pratiques méditatives, c’est tout un monde et à la fois une grande simplicité.

La lecture de ce petit livre demande un petit effort mais c’est une approche intéressante et claire. Il ne vous restera plus ensuite qu’à trouver un bon maître et pratiquer !

 Extraits.

-         La méditation vient d’Orient et plutôt du bouddhisme (p.4)

-         Le terme de « méditation » vient du latin meditari = prendre soin, qu’on retrouve dans le mot « mode » (=manière d’être) ou « médecin ». ..C’est un souci d’attention [à soi-même ou à l’autre]. (p.7)

-         Méditer signifie habiter pleinement sa vie, cultiver son existence… faire l’épreuve de la vérité de notre être (= pleine conscience). (p.7-8)

-          La posture, en nous aidant à entrer en rapport à notre corps dans sa droiture et sa dignité, favorise la clarté et la solidité de notre esprit. (p.18)

-         Le sens de l’attention propre à la méditation consiste à être pleinement détendu et ouvert à ce qui est, tel qu’il est, et nullement à se contracter. (p.19)

-         Le plus fertile support est la respiration… qui a comme premier atout d’être naturelle et toujours en mouvement. En posant l’esprit sur [ce] point donné, on vise à dissoudre temporairement la confusion, les tourments émotionnels et le bavardage mental et conduit ainsi à une forme de tranquillité pouvant être très profonde. (p.22)

-         « Mantra » : signifie « ce qui protège ».  Pratique impliquant la récitation d’un même mot, ou d’un ensemble de termes, et sensé protéger de l’agitation, de la torpeur, de l’illusion, de l’ignorance. Chaque mantra est lié à une modalité d’être : tendresse, courage, laisser-être… (p.34)

-         « L’amour bienveillant » : le cœur de ces pratiques est de libérer l’amour bienveillant, d’abord comme accueil entier de ce qui est, une manière fondamentale de dire « oui » à la vérité de l’être de chacun ; c’est comme une chaleur qui réchauffe… une ouverture libre de toute saisie, de toute crispation.

Il est recommandé de commencer cette pratique par soi car c’est à partir d’un sentiment d’amitié envers soi que l’amour peut irradier avec justesse …Il peut alors s’adresser à nos proches auxquels nous souhaitons d’être heureux, satisfaits et en paix. Puis à tous les êtres… (p.37)

-         Le bouddhisme n’ a pas de textes sacrés… il décrit des pratiques et  met d’abord l’accent sur l’expérience qu’il cherche à transmettre. Pratiques qui vont s’accorder avec le quotidien (p.41-42)

-         Aujourd’hui, le principal malentendu est de vouloir faire de la méditation un outil de bien-être… C’est profondément trompeur (p.64) … Le sens même de la méditation … qui n’est pas un confortable anesthésiant…  consiste à entrer en rapport direct avec ce qui se passe, à apprendre à le regarder avec une bienveillante neutralité… Méditer nous ramène en notre demeure et va nous permettre de prendre des décisions justes sans être dépendants des uns ou des autres ou de manipulations diverses. (p.68)

-         Découvrir la paix (p.71) : La paix que favorise la méditation n’est pas une absence de conflits, de tension, de douleurs, mais un autre rapport libre et courageux à eux.

-         Des chrétiens pratiquent la méditation pour enrichir leur foi. C’est aujourd’hui principalement au sein du dialogue interreligieux monastique (DIM) que les échanges les plus profonds ont lieu, par exemple lors de retraites communes entre moines bénédictins et bouddhistes zen du Japon.

-         Dans la méditation, on découvre que, loin d’être le centre du monde, on y est d’emblée relié et responsable. (p.104)

(On pense évidemment à la « maison commune » évoquée par le Pape François.)

DG

 

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